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 | | Sujet: La fin de la fin du monde. Mer 6 Juil - 14:27 | |
| C'est la fin de la fin du monde.
Depuis qu'il a posé les yeux sur toi, tu as compris. Que le monde ne pouvait pas se déchirer plus, que la fin était proche. Oui, tu as compris. Il est trop tard, maintenant, il n'y a plus rien à faire. Tu auras beau avoir tout tenter pour résister, tes efforts auront été vains. Ils ne cesseront plus de s'entretuer, de se faire souffrir mutuellement. De courir, inexorablement, à leur perte.
À la fin de la fin du monde.
Depuis qu'il a pris ta main dans la sienne, tout est clair, limpide. Tu ne peux plus les raisonner. La cause pour laquelle tu te bats est perdue. Tu ne peux te dresser face à un peuple entier. Personne ne peut. Dehors, les hommes ont beau hurler, les femmes et les enfants ont beau pleurer, tu ne les entends pas. Pas plus que le bruit les coups de feu, du fer des lames qui s'entrechoquent et des immeubles qui s'effondrent. Tu t'en fous. Oui.
C'est la fin de la fin du monde, mais tu t'en fous.
Depuis qu'il a posé ses lèvres sur ta peau, tu as tout oublié. Les effets et les causes, le pourquoi du comment... Tu ne connais plus. Il n'y a que lui. Et toi. Et ses lèvres qui brûlent chaque parcelle de ta chair qu'elles embrassent. Et ses mains qui parcourent tendrement ce corps en feu qu'est le tien. Et chaque courbe, chaque creux, chacun des petits détails de sa physionomie que tu sens s'enflammer sous tes doigts. Il n'y a que vous. Le reste n'est plus qu'un amer souvenir. La haine que tu te devais autrefois de ressentir pour ce jeune homme qui se consume aujourd'hui dans tes bras s'est évanouie, emportant avec elle l'amas des mensonges qui constituait ta vie.
C'est la fin de la fin du monde.
Mais depuis que tu es sienne et que lui t'appartient, tu t'en moques. Oui, après tout, qu'importe. Que la bestiale humanité se désagrège et vous avec. Cela t'est bien égal, tant que c'est à ses bras que la Mort t'arrachera.
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