Durmstrang
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 Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise

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Louise Kryńska

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Louise Kryńska

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MessageSujet: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyMer 9 Mar - 17:49

Louise ouvrit les yeux sans peine dans la pénombre de la pièce. Elle cligna plusieurs fois des paupières pour accoutumer sa vision à la faible luminosité et, rapidement, elle put enfin voir clairement. Seulement, ce qu’elle voyait ne lui plaisait pas. Elle n’avait jamais vu cet endroit de sa vie. Se redressant calmement, elle fronça les sourcils. Hissée sur ses coudes qu’elle avait repliés dans son dos, elle put alors avoir une vue d’ensemble de la pièce où elle se trouvait.

Il s’agissait d’une chambre de taille moyenne, dotée d’un mobilier de bois relativement noble et ancien. Face au lit à baldaquin dans lequel elle était couchée se trouvait une commode finement ouvragée sur laquelle avait été déposé un vase qui contenait des roses qu’on avait laissé faner. Sur le mur de droite, une porte haute devait donner sur le reste de la maison. A sa gauche, en deçà d’étagères pleines de livres, des documents de toutes sortes jonchaient un bureau également ouvragé.

La jeune femme se redressa davantage, intriguée par les papiers laissés en vrac sur le meuble. Mais alors qu’elle s’asseyait sur le rebord du matelas, elle prit conscience de sa quasi-nudité. On l’avait déshabillée avant de la coucher. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait, et cela, à défaut de l’effrayer, la frustrait. Elle ignorait comment elle était arrivée ici et depuis quand elle y était. On l’avait dépossédée de son bon vouloir et cela lui était insupportable.

Son regard fut alors attiré par une pile de vêtements déposée sur la table de nuit, près du lit. Toujours plus ou moins couverte par les draps, Louise s’en saisit. Elle déplia les vêtements, savourant la douceur de l’étoffe sur sa peau. Elle reconnut sa cape avec un soulagement certain ; ayant ensorcelée celle-ci de sorte que elle seule puisse manipuler les poches, elle était certaine que personne n’avait pu y prendre ou y ranger quelque chose. Le second habit se trouva être une robe de sorcière tout ce qu’il y a de banal, noire avec des attaches d’argent, mais cousue de l’écusson des Licornes. Elle était de plus en plus intriguée. Le vêtement suivant ne fut pas pour arranger les choses. Il s’agissait cette fois d’une élégante et raffinée robe de soirée. A ses pieds se trouvaient deux paires de chaussures : les siennes et une paire d’escarpins qui se marierait parfaitement avec la deuxième robe. Le dernier vêtement se trouvait être un manteau duquel sa baguette tomba lorsqu’elle le déplia. Elle saisit le fin rameau au sol avec un soulagement non dissimulé et le fit tourner entre ses doigts pour se re-familiariser avec l’objet.

- Lumos, dit-elle dans un murmure.

Le sort dissipa la pénombre et Louise se leva tout à fait. Elle se dirigea vers le bureau, où étaient éparpillés des dizaines de documents. Ils avaient été laissés là pour qu’elle les trouve, c’était plus qu’évident. Elle s’assied sur le siège en bois et en velours et entreprit d’examiner les différents papiers. Elle s’intéressa d’abord aux photographies. Il y en avait six, en tout, mais deux attirèrent son attention. La première se trouvait être une photo de famille. Elle, sa sœur jumelle et ses parents, posant chez un photographe sorcier pour décorer les murs du manoir familial, afficher « l’union de la famille » quand des soit disant amis venaient dîner dans leur demeure, à Varsovie, chose qui restait rare. La petite Louise, contrairement à sa jumelle, ne souriait pas. Elle se tenait droite, sans gigoter. Elle devait être belle pour la photo, c’était important. Mais la notion d’union lui échappait totalement. Petite, elle s’était souvent demandé si elle faisait bien partie de cette famille. Elle était si différente de sa sœur, au niveau du caractère. Et sa sœur ressemblait tellement à ses parents, de ce même point de vue. Avec l’âge, elle s’était raisonnée. Elle ressemblait beaucoup trop à sa mère, c’était frappant. Mais en grandissant, chose étrange, son physique c’était vu différer de celui de sa sœur. Debbie était plus petite, ses cheveux plus sombres, ses yeux étaient bleus. Comme leur père, s’était-elle dit. Et puis c’était passé.

Mais la seconde photographie venait chambouler toutes ses certitudes. Il s’agissait d’un portrait, celui d’une jeune femme tenant une coupe frappée à son nom pour un prix quelconque. L’espace de quelques secondes, Louise crut reconnaître sa sœur. Mais la coupe ne portait pas le nom de Deborah Krynska. L’inscription « Jeanne de Cherisey, 6° année à Beaux Bâtons » était gravé dans le métal de la coupe, suivit du nom du prix. Sa mère, à son âge. Mais l’évidence était frappante : elle ne pouvait avoir tant changé depuis ses seize ans.

S’incitant au calme, elle se raisonna, rejeta les idées qu’elle se faisait. Sa mère avait très bien pu être brune étant jeune, s’être fait un teinture ou quelque chose du genre. Mais alors comment ses yeux avaient-ils pu être bleus et devenir d’un gris aux reflets émeraudes aujourd’hui. L’espace d’un instant, elle se revit toute petite fille, jouant avec une chevelure sombre avant de venir embrasser la joue de sa propriétaire et croiser son regard bleu roi, océan de malice. Elle ne se rapellait en aucun cas de cette femme. Était-ce Jeanne, sa mère ? Elle ressemblait tellement à la jeune femme de la photographie et à Debbie, c’était leur sosie avec dix ou quinze années de plus. Mais elle ne pouvait admettre la chose. C’était elle, Louise, qui ressemblait à sa mère, pas l’inverse. Qu’essayait-on de lui faire croire ?

Elle reposa les photographies et s’intéressa au reste des documents. Sur le dessus, il y avait le certificat de naissance de Deborah. Instinctivement, elle chercha le sien, certaine de le trouver. Mais il n’en fut rien et elle eut beau tourner et retourner toutes les feuilles, elle dut se rendre à l’évidence : son certificat n’était pas là. Pourquoi, elle n’en savait rien. Elle se mit alors à douter de l’existence de celui-ci. C’est alors que son regard tomba sur une carte manuscrite. Elle était récente, mais pas datée. Et Louise n’avait toujours pas la moindre idée du jour qu’il était. La jeune femme la saisit et entreprit de lire le message.

« Rendez-vous au Treize Étoiles, ce soir à 21 heures, à Velingrad. Une table est réservée au nom de Monsieur Wilde. Il s’agit d’un restaurant gastronomique très prisé par la bourgeoisie sorcière, aussi est-il préférable de vous vêtir de la tenue laissée à votre disposition. Vous y trouverez des réponses aux questions que vous vous posez. En vous souhaitant une agréable soirée, Mlle Krynska. »

Louise se retourna vers le lit, où elle avait négligemment laissé la robe. Mais son regard s’arrêta sur une petite porte qu’elle n’avait pas encore vue. Elle quitta son siège et vint saisir la poignée, qu’elle actionna. Elle découvrit alors une salle de bain des plus agréables, éclairée par des petites boules lumineuses flottant dans les airs. De taille respectable, elle contenait une baignoire sur pieds, divers meubles du style étagères et placards, et deux lavabos surplombés par un large miroir. Louise ignorait encore si aller dîner au Treize Étoiles était une bonne idée. Mais ce qu’elle venait de voir la troublait ; oui, elle voulait des réponses. Dans tout les cas, elle devait se laver. Entrant dans la pièce, la robe à la main, elle posa le vêtement sur un porte serviette et approcha de la baignoire. Elle remarqua alors une table basse sur laquelle se trouvait des sous-vêtements propres et sa montre en or blanc. Immédiatement, elle saisit le fin bracelet et consulta l’heure. 19 heures 23. Ce qui expliquait l’obscurité. Elle avait un peu plus d’une heure et demi pour se décider.

La baignoire était déjà remplie d’eau à une température qui lui convenait parfaitement. Elle retira ses sous-vêtements et s’immergea totalement. Des produits de beauté avaient été laissés à sa disposition. Elle se lava mais ne sortit pas immédiatement du bain une fois propre. Ses questions la tourmentaient, elle voulait savoir la vérité. Elle décida qu’elle irait au rendez-vous donnez par ce Monsieur Wilde, si seulement il existait. Allait-elle avoir affaire à lui ? S’agissait-il d’un faux nom ? Qui était-il ? Pourquoi l’avoir enlevée et menée ici ? Elle ne serait rappelait absolument rien. Elle s’était couché, le vendredi soir, résolue à récupéré le sommeil perdu lors de ses sorties nocturnes de la semaine, s’était sûrement endormies et… POUF, elle s’était réveillée dans la chambre d’à côté, un petite demi-heure plus tôt.

Elle se leva dans un grand bruit d’eau et saisit une serviette blanche et moelleuse laissée à portée de main. Elle se sécha et revêtit la robe de soirée. L’étoffe était douce et l’habit épousait parfaitement les formes de son corps, comme s’il eut été taillé sur mesure. Le jupon lui arrivait quelque peu au dessus du genoux. Le haut de la robe nécessitait qu’on lace deux lanières dans son dos, et elle dut utiliser la magie pour ce faire, resserrant le bustier juste assez pour marquer sa taille fine. Elle sécha rapidement ses cheveux et les coiffa en un chignon qui laissait s’échapper quelques mèches rebelles. Elle se regarda dans la glace, sans sourire. Quelle était cette mascarade ? Tout cela ne lui était absolument pas familier, ça ne lui ressemblait en rien. Avec un soupir, elle s’empara du maquillage présent sur le rebord du lavabo et l’utilisa pour faire ressortir son regard. Qui que soit la personne qu’elle retrouverait à ce restaurant, ce soir, elle devait mettre toutes les chances de son côté. Aussi misait-elle sur la simplicité et l’élégance. Elle passa enfin sa montre à son poignet et enclencha le fermoir. 20 heures 06. Elle avait encore une petite heure devant elle. Elle alla chercher sa cape dans la chambre. Mais alors qu’elle la posait sur ses épaules, elle vit le manteau qu’on avait laissé pour elle. A regret, elle reposa sa cape et saisit le vêtement. Elle l’essaya. Comme la robe, il épousait parfaitement les formes de son corps. Il était chaud et l’étoffe était douce. Elle consentit sans trop de mal et le garder. Elle passa ensuite les escarpins à ses pieds. Hauts d’une petite dizaine de centimètres, ils affinaient ses jambes, mais n’avaient rien de vulgaire ou de provocateur. Elle se déchaussa et retira le manteau pour reprendre place au bureau.

Elle hésitait à consulter le reste des documents maintenant. Son esprit fourmillait déjà de mille questions, était-ce bien raisonnable ? Non, absolument pas. Mais Louise n’avait jamais été raisonnable. Indécise, elle choisit finalement d’emporter tous les documents avec elle. Elle les étudierait plus tard, au calme. Elle rangea tous les papiers dans une poche de sa cape, en sortit une petite boîte métallique et envoya le vêtement chez elle, au manoir de ses parents. Elle profiterait d’avoir été enlevée de Durmstrang pour passer à Varsovie après le dîner qu’elle s’apprêtait à prendre avec un ou une parfaite inconnue. Elle ignorait tout des événement à venir. Combien de personnes assisteraient au repas ? Deux, trois, quatre personnes ? Hommes ou femmes ? Troublée, elle remit ses escarpins et son manteau et transplana dans les rues de Velingrad.

Le ciel avait revêtu son manteau le plus sombre, ce soir là. Pas une étoile ne brillait dans les cieux, la lune avait déserté son poste. Les lumières de la ville allumaient le ciel d’un halo jaunâtre et lugubre. Un vent froid et vicieux soufflait doucement, s’insinuant en elle. Cette ambiance peu avenante mis la jeune femme mal à l’aise. Sa baguette à la main, elle jeta un sort d’agrandissement à sa poche droite et y glissa l’objet magique. Ainsi, elle pourrait s’en emparer facilement. De son autre poche, elle sortit la boîte métallique qu’elle avait récupérer dans sa cape. L’objet tenait dans sa main et elle l’ouvrit d’une petite pression du pouce. Elle y prit une cigarette et son briquet. Portant le fin cylindre blanc à ses lèvres, elle enflamma l’autre bout, inhala et, saisissant la tige de tabac entre ses doigts avant d’abaisser sa main, elle souffla doucement une fumée qui disparut dans le vent.

Louise marchait lentement dans les vieilles rues pavées de Velingrad. Ses talons tapaient doucement sur les pierres, régulièrement. A plusieurs reprises, ses pas la menèrent dans des rues mal fréquentées, mais pour se rendre au Treize Étoiles, elle n’avait d’autre choix que de se frotter aux moldus ivres qui lui tendaient des billets pour passer la nuit avec elle. Elle passait sans répondre, sans les regarder. Ayant traversé des rues semblables à Varsovie par le passé, elle savait que c’était là la meilleure solution. Elle consulta brièvement sa montre. 20 heures 42. Elle avait encore le temps. Elle fuma une seconde cigarette, s’arrêtant sur une place publique. Elle avait le trac. Un trac qui lui nouait les entrailles, qui rendait sa respiration difficile. La nicotine rendait tout cela quelque peu flou, abstrait. Rapidement, trop rapidement, il fut temps qu’elle se rende au restaurant. Après avoir écrasé son mégot dans un cendrier public, elle transplana de plus belle, ce qui ne fut pas pour arranger son état. Elle s’en trouva l’estomac également noué, chose des plus embêtantes, juste avant un dîner.

Le restaurant se tenait devant elle, majestueux, de l’autre côté de la rue. Elle regarda de nouveau sa montre, espérant voir que l’heure n’était pas, mais absolument pas venue, qu’elle avait encore du temps devant elle. Mais il n’en fut rien. Sa montre affichait 20 heures 57. Elle devait y aller, se jeter dans la gueule du loup-garou, comme on disait. Plus anxieuse que jamais, elle traversa la rue. Si seulement un Magicobus pouvait passer à ce moment là ! Mais elle arriva devant le restaurant en un seul morceau. Elle n’avait plus qu’une chose à faire. Elle poussa la porte du Treize Étoiles, tandis qu’une église, au dehors, sonnait le premier des neuf coups à venir.
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Anton Anouza
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Anton Anouza

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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyDim 20 Mar - 15:05

Anton ne remarqua pas la jeune femme ouvrir la porte et pénétrée dans la pièce. Un puissant bruit sonore surgit et une poutre s’affaissa sur le sol dans un nouveau fracas. De la poussière était répandue sur le sol et remontait vers le plafond en donnant de virulentes brûlures aux yeux et l’envie d’éternuer. Mais les sorts fusaient toujours dans tous les sens, ininterrompus. BOUM. Une table touchée par un des sortilèges s’envola et se percuta contre le mur d’en face. L’escalier permettant de monter à l’étage était complètement détruit, des morceaux de bois pendant sur la seule marche encore attachée, la dernière, alors que tout le reste se trouvait au sol, éparpillé. Le plafond quant à lui était divisé en deux par une grande fissure menaçant de tout faire écrouler à tout moment. Les lustres étaient découpés, les portraits auparavant sur les murs par terre ou de travers, les tables et chaises fracassées les unes contre les autres. Le comptoir du restaurant écrabouillé et la vaisselle détruite.

C’était une scène de désolation. Le célèbre restaurant de Velingrad, le Treize Etoile, connu pour ses spécialités gastronomiques n’était plus reconnaissable. Le chaleureux décor, le lieu majestueux, rien, plus rien. L’ambiance plaisante, le sourire de mademoiselle Nesrovh, maitresse des lieux, absents. D’ailleurs l’endroit était désert hormis les deux combattants et la nouvelle arrivante, mais aucun des deux hommes ne l’avaient vu pour le moment, concentrés dans leur duel. Car c’était un véritable combat que la licorne pouvait apercevoir sous ses yeux, un combat à mort.

Les sorts volaient en tout sens, détruisant la première chose qu’ils atteignaient. Ce n’était pas un petit duel d’étudiants, on voyait de loin la férocité du combat entre les deux sorciers. Cela faisait maintenant dix-neuf minutes qu’ils étaient engagés là dedans, dix-neuf longues minutes qui les vidaient peu à peu de leur force. Aucun n’avait pris le dessus sur l’autre pour le moment, quelques secondes parfois mais la situation s’était rétablie rapidement. Cependant cette situation n’allait pas pouvoir durer encore bien longtemps car les deux combattants s‘affaiblissaient de plus en plus par la force de ce qu’ils lançaient, des sortilèges qui pouvaient se compter par cinquantaine à la minute.

Vingt minutes et trente cinq secondes. Les deux hommes, car leurs visages étaient parfaitement visibles, portaient sur chacun d’eux les traces de la bataille. Le premier, un grand quarantenaire d’au moins un mètre quatre vingt quinze, avait la bouche pleine de sang, le liquide coulant le long de son menton et se glissant dans sa barbe noire. Son nez avait l’air d’être cassé. Il était vêtu d’une grande robe noire qui laissait cacher tout son corps. Cependant lors de ses mouvements on apercevait qu’il boitait par un sort lancé à la jambe et que son bras saignait en abondance.

Vingt et une minutes. L’autre homme, en face de lui d’à peine trois mètres, était plus familier pour la nouvelle venue. Les cheveux châtains foncés, les yeux bruns, des traits bien tracé sur son visage, un visage d’ailleurs d’ordinaire assez charmant. D’une taille plus petite que son ennemi, dans la moyenne. Une chemise à l’origine blanche qui collait son torse, maintenant un vieux chiffon gris, déchiré et avec quelques tâches de sang. Une veste par-dessus poussiéreuse à cause des dégâts et un simple jeans bleu qui lui aussi était dans un sale état.
On connaissait cette personne pour son naturel chaleureux, toujours le sourire aux lèvres et un regard à faire craquer. Là se trouvaient aucune forme de sourire et un regard de haine. Un filet de sang partait de son front et s’écoulait sur sa joue gauche. Anton Anouza combattait.

Toujours en sortie lorsqu’il le pouvait, au lieu de rester enfermé dans une pièce, le professeur de métamorphose avait profité de ce début de soirée pour retourner au Treize Etoiles. Un grand restaurant gastronomique dans lequel il voulait remettre les pieds depuis son retour, histoire de manger un bon repas et de revoir la gérante Mlle Nesrovh avec qui il s’entendait bien. Malheureusement une fois arrivée sur place, l’idée d’une charmante petite soirée pour se détendre disparut rapidement.

Tout d’abord le directeur-adjoint crut rêver en arrivant et se pinça pour voir si c’était bien le cas, en vain. La pièce, auparavant d’habitude somptueuse et lumineuse, était plongée dans une obscurité inquiétante, seules quelques bougies étant posées sur une table. Au centre, assis sur une chaise à cette même table, se trouvait un homme encapuchonné qui regardait dans sa direction. L’occlumens n’eut pas le temps de se demander ce qui se passait ou où se trouvaient le personnel et les clients. Il ferma son esprit directement en lançant un sortilège de protection, un maléfice venant droit sur lui.
Visiblement l’inconnu ne voulait pas être dérangé.

Ainsi le combat faisait rage entre les deux individus depuis vingt deux minutes maintenant. Anton n’avait pas le temps de se posait des questions, il en avait pourtant beaucoup qui demandaient des réponses. Son adversaire l’attaquait sans cesse et il devait faire pareil pour ne pas perdre la vie. Très vite cependant il sut qu’il avait à faire à un des anciens partisans de Vous-Savez-Qui et à un moment lorsque la robe du mangemort se déchira, il remarqua la marque des ténèbres sur le bras gauche.

Par un moment d’inattention, ou de faiblesse, chacun des deux combattants perdant des forces au fil des secondes qui s’écoulaient, le fidèle de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Prononcer-Le-Nom tourna sa tête en direction de la porte d’entrée. Profitant de ce moment, le professeur de métamorphose arriva à le paralyser quelques instants. Il regarda alors à son tour vers la droite et aperçut une chevelure blonde, sans arriver à distinguer à qui elle appartenait. Il cria alors en hâte dans la direction de la personne, pour qu’elle se mette en sécurité le plus rapidement possible.

« Fuyez ! »

Le mangemort, ayant repris ses esprits, profita de cet autre moment d’inattention pour expulser son adversaire contre le mur… et transplaner.

Quelques minutes s’écoulèrent, sans un bruit, dans une ambiance inquiétante et glaciale, opposée au vacarme qu’il y avait à peine quelques instants. Pris d’un mal de tête violent, le jeune homme se releva difficilement en se tenant appuyé contre le mur. Il saignait toujours et se sentait faible. Son regard se porta directement dans la direction de la chevelure blonde qu’il avait vue auparavant. Clignant des yeux, voyant un peu flou, il reprit ses esprits et distingua la silhouette d’une jeune femme. Une silhouette, un visage, non inconnus…

« Lou… Louise ? »

Oui c’était bien elle, immobile devant la porte, une des élèves de l’institut, de Durmstrang. Une licorne, une licorne qui ne devait pas se trouver là. Voyant son regard effrayé, il lui parla comme s’il essayait de se trouver des réponses. Les sons de sa bouche sortirent d’une voix faible, il était toujours appuyé contre le mur.

« Un… un mangemort. »
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Louise Kryńska

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Louise Kryńska

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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyLun 21 Mar - 0:59

    Pour être déjà venue avec sa mère et sa soeur au Treize Etoiles pour de quelconque mondanités sorcières des quelles son père, étant moldu, était absent, elle ne mit pas longtemps à comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. La lumière qui régnait autrefois dans la luxueuse entrée était éteinte et dès ses premiers pas dans le restaurant, ses pieds heurtèrent délicatement des fragments de diamants tombés du lustre qui était lui même par terre. La jeune femme traversa lentement le vestibule, tâchant de se faire discrète. En effet, au coeur du restaurant, des bruits de grands fracas retentissaient, vrillant aux tympans de la jeune Licorne, qui fermait violemment les yeux à chaque fois qu'un sort n'allait pas percuter un mur ou un meuble mais atteignait sa cible. De l'autre côté du mur, un combat avait lieu.

    Enfin, après un temps qui lui parut interminable, Louise atteignit le bout du vestibule, pourtant court. Respirant avec difficulté, elle sentait son coeur s'emballer. Excitation ou peur, elle n'aurait su le dire ; un mélange des deux, sûrement. Elle s'adossa au mur pour s'inciter au calme et inspira de grandes bouffées d'air. Puis, l'esprit vide, elle quitta le vestibule et entra au sein même du restaurant. Quel ne fut pas son choc ! La majorité des tables avait disparue ou avait été poussée contre les murs. Des débris de bois et de verre ou de pierres précieuses jonchaient le sol autrefois reluisant mais aujourd'hui bien terne de la pièce. Tout ce qui participait au charme du lieu avait été réduit en fumée ou était désormais éparpillé au sol en mille morceaux.

    Mais le regard de Louise ne se portait déjà plus sur la pièce. Devant elle, deux hommes combattaient. Et l'un d'eux, elle le reconnut de suite, se trouvait être un de ses enseignants : Anton Anouza, frère du directeur et directeur adjoint de l'Institut Durmstrang. Après le petit frère, elle allait devoir donner des explications quant à son absence de l'école à l'aîné des Anouza. Du moins si ce dernier sortait vivant du combat qu'il avait engagé.

    Puis, sans crier gare, l'adversaire de son professeur se tourna vers elle. Le regard de l'homme croisa le sien et, comme précédemment dans la chambre où elle s'était éveillée, elle eut un flash-back. Deux prunelles d'un émeraude mêlé d'argent, rieuses, et devant lesquelles une main de nourrisson s'ouvrait et se fermait, sans parvenir à saisir quoique ce soit. Et sur cette main encore potelée, un grain de beauté était déjà apparu. Instinctivement, Louise porta ses doigts sur la petite tâche brune qui ornait sa main droite. Son enseignant profita de l'imprudence de son adversaire pour pétrifier celui-ci l'espace de quelques secondes.

    - Fuyez !

    L'ordre claqua dans l'air poussiéreux de la pièce, dans un souffle sec mais audible. Fuir. Oui, ce n'était pas compliqué, elle passait son temps à fuir. Alors pourquoi ne put-elle esquisser le moindre mouvement ? Le regard de l'inconnu restait comme imprimé sur sa rétine. Quelque chose lui tordait les entrailles. Elle sentait palpiter sa cicatrice, à la base de son cou. Elle aurait voulu y porter ses doigts, mais ceux-ci s'obstinaient à effleurer la tâche brune qui stigmatisait sa main. Rapidement, l'homme retrouva sa mobilité et lança un ultime sort, envoyant le directeur adjoint de Durmstrang valser contre un mur, avant de transplaner, sans même accorder un regard à la jeune femme. Avait-elle imaginé la couleur de ces iris ? Elle ne parvenait pas à s'en convaincre. A son tour, elle retrouva l'usage de ses membres, et ce fut pour se ruer vers le blessé. Elle s'agenouilla à ses côtés, ayant ouvert les yeux, il reconnut son élève.

    - Lou... Louise ?

    Ladite jeune femme se contenta d'acquiescer. En effet, le moindre mot à prononcer semblait être une souffrance atroce pour son professeur. Elle porta un doigt à ses lèvres pour lui signifier le silence. Mais, obstiné, il reprit la parole.

    - Un... Un mangemort.

    Comme un poisson hors de l'eau, qui cherche sa respiration mais ne la trouve, la jeune Licorne ouvrit la bouche et la referma à plusieurs reprises avant de se raviser. Un mangemort. Soit. Elle avait du rêver. Les Krynska n'avaient jamais eu de contact avec les partisans du Mage Noir, aussi infime eut-il pu être. Avant de le questionner, la jeune femme entreprit de soigner son enseignant. Les sorts curatifs ne lui avaient jamais posé de problème, aussi fut-ce en toute confiance qu'elle referma les nombreuses plaies de l'homme et ressouder les côtes que la dernière attaque du mangemort avait cassées. Ses facilités dans les sorts médicaux, elle les avaient acquéries afin que, médicomage de renom, sa mère, si toutefois Jeanne de Cherisey était bien sa mère, soit fière d'elle... Délicatement, elle aida son enseignant à se redresser, afin qu'il s'assied contre le mur. Louise resta à genoux devant lui.

    - Vous allez mieux, professeur ?

    Elle doutait d'avoir fait une erreur en appliquant ses soins au jeune homme. Il s'agissait certes de sorts complexes, mais elle les étudiait depuis longtemps, connaissait leur moindres secrets... Une erreur l'aurait blessée dans son orgueil, si bien qu'elle aurait sûrement été capable d'abandonner son professeur à son sort sans aucune sorte de regret ! Mais déjà, Louise put lire dans le regard du directeur adjoint que tout allait bien.

    - Comment savez-vous qu'il s'agissait d'un mangemort ? Vous l'aviez déjà vu ? S'il s'agit effectivement d'un partisan du défunt Seigneur des Ténèbres, peut-être ne devrions nous pas rester ici... Quoique, attendez.

    Elle espérait qu'il se trompait, que cet homme n'était pas un mangemort. Car son regard, elle était sûre de ne pas l'avoir inventé, et ce ne pouvait être celui d'un mangemort ! Ayant eu une idée, elle se leva et ensorcela la pièce, de sorte qu'aucun sorcier portant la marque maudite ne fut en mesure de les voir ou les entendre, Anton et elle. Puis elle se rassied auprès de son enseignant.

    - Voilà qui est mieux... Vous êtes donc sûr qu'il s'agissait d'un mangemort, professeur ?

    Si tel état le cas, il reviendrait sûrement, seul ou accompagné. Mais dans tous les cas, elle aurait l'occasion de recroiser son regard et de savoir si oui ou non, elle avait bien reconnu ces prunelles, bien qu'elle ne sache l'identité de leur propriétaire.
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Anton Anouza
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Anton Anouza

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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyMer 23 Mar - 20:53

    Ses mains se posèrent sur sa tête et il vacilla encore quelques peu. Son mal de tête était énorme et il avait bien l’impression que celle-ci allait exploser d’un moment à un autre. Il reprit rapidement dans sa main droite sa baguette qui était tombée pendant le vol. Retrouvant sa vue entièrement, il put constater les dégâts autour de lui. Le directeur-adjoint de l’institut était entouré de pierres et d’autres objets cassés. Il avait d’ailleurs la chance de ne pas s’être cogné là tête dessus pendant sa chute. Une poutre se trouvait au sol à quelques mètres de sa position et son regard se tourna vers le plafond où une fissure énorme avait pris place. L’escalier à sa gauche était en ruine et toute la pièce était un carnage. Sinistre décor.

    Cela devait faire quelques mois qu’Anton Anouza n’avait pas menait de combat, et encore moins de combat à mort. Pendant celui-ci, il avait su qu’il jouait sa vie, mais ne s’en était pas bien rendu compte, concentré à se défendre et à attaquer. En regardant les décombres qui l’entouraient, il prit conscience de la violence du duel et des sorts jetés. Il n’y avait pas de quoi se vanter, mais le professeur de métamorphose se félicita intérieurement de sa capacité à combattre. Mais que voulait cet homme ? C’était un mangemort, il le savait pour deux choses : la marque qu’il avait aperçu sur son bras, ce qui ne pouvait tromper, et par ses sorts lancés qui étaient dignes de tout partisan de Vous-Savez-Qui.

    Enfin, ex-Voldemort serait le terme le plus approprié par la mort de celui-ci. Cependant les actions des membres de son cercle maléfique continuaient toujours à agir, faisant régner la terreur dans les pays. La Bulgarie était d’ailleurs particulièrement touchée par cette vague d’angoisse et d’attaques. Des attaques comme celles de ce soir.

    L’identité de l’homme était déjà fixée, pour être plus exact il devait être âgé d’une quarantaine d’années. Mais d’autres questions venaient se poser maintenant. Concernant la raison de la présence de l’individu, cela ne servait à rien de se creuser les méninges, l’occlumens ne le saurait jamais. Qu’attendait-il ? Que ce serait-il passé si c’était la vraie personne attendue qui était venue à la place d’Anton ? D’autres personnes comme lui étaient-ils déjà rentrés ? Il n’y avait pourtant aucune trace de lutte avant son arrivée… Mais ce qui intriguait le plus l’enseignant, c’était l’absence des clients et du personnel.

    Louise quant à elle était toujours présente, n’ayant pas écouté l’ordre qui lui avait été donné. Cette présence rajoutait une question à la liste déjà longue. Que faisait-elle là ? Sa place n’était pas dans un village sorcier en cette soirée, mais plutôt dans sa salle commune. Le couvre-feu avait été violé, ainsi que le règlement de l’institut interdisant toute sortie sans autorisation. Cependant l’hypothèse que ce soit la licorne qui était attendue par le mangemort, ce qui aurait expliqué sa présence, n’effleura pas un seul instant les pensées de l’ancien phœnix. Intriguant, l’élève portait des vêtements ravissants, dignes d’un grand évènement. Celle-ci s’approcha de l’ainé des Anouza et sans dire un mot commença à le soigner. Son mal de tête diminua alors et ses côtes cassées furent ressoudées. Heureusement que la jeune femme était là, la douleur s’estomperait beaucoup plus tôt que s’il avait dû se rendre à l’infirmerie du château. Il s’y connaissait un peu en médicomagie mais ne s’y était jamais beaucoup intéressé et il n’aurait donc pu se soigner que quelques blessures minimes. Malgré des douleurs toujours persistantes, elles ne pouvaient pas partir en vingt secondes, il glissa un sourire à son interlocutrice.

    « Vous allez mieux, professeur ?

    – Oui, merci beaucoup. »
    Puis il ajouta avec un petit rire pour essayer de détendre l’atmosphère.

    « Vous ne voudriez pas briguer le poste d’infirmière par hasard ? »

    A vrai dire Anton ne savait strictement rien sur la renommée de la mère de son élève et était plutôt impressionné par les talents de cette dernière. Comme quoi les élèves réservaient beaucoup de surprise et qu’il y avait beaucoup de choses à connaitre encore d’eux. La médicomagie était un art utile et nécessaire mais ne pouvez malheureusement pas être étudié dans l’institut, 7 matières étant déjà au programme.


    « Comment savez-vous qu'il s'agissait d'un mangemort ? Vous l'aviez déjà vu ? S'il s'agit effectivement d'un partisan du défunt Seigneur des Ténèbres, peut-être ne devrions nous pas rester ici... Quoique, attendez. »

    Pour la première fois la licorne sembla prise d’inquiétudes. Mais l’ainé des Anouza s’arrêta plutôt sur autre chose qui le frappa directement. Elle avait appelé Tom Jedusor le seigneur des Ténèbres, un nom uniquement prononcé par ses partisans…
    Elle protégea ensuite la pièce par un sort permettant de repousser ceux portant la marque, un sort connu chez les aurors et autres sorciers, mais un sort non enseigné à Durmstrang…


    « Voilà qui est mieux... Vous êtes donc sûr qu'il s'agissait d'un mangemort, professeur ?

    – Certain. Vous deviez le savoir pour réaliser un sort aussi important… »

    Le sous-entendu était très compréhensible et Anton savait parfaitement que son interlocutrice en saisirait le sens. Toujours faible, il avait besoin d’une bonne nuit de sommeil mais celle-ci ne viendrait malheureusement pas tout de suite, il se leva et arpenta la salle pour voir de plus près les dégâts. Il se retourna en direction de la licorne et lui demanda alors, son sourire d’auparavant disparut.


    « Je suppose que le directeur n’est pas au courant de votre fuite nocturne ? »

    La voix du professeur n’était pas dur ni sévère, ni pour autant être comme habituellement chaleureuse. Elle était totalement neutre. Les évènements du début de soirée avaient été étranges. Tout comme la présence de Louise. Se poser en gendarme dans ces moments n’était pas la meilleure des solutions mais ce n’était pas pour autant qu’il devait tolérer son comportement, surtout que son moral était à cet instant bien bas. Un taureau apparut au bout de sa baguette, sous forme de patronus.


    « Mlle Krynska est avec moi. Envoie un message urgent au Ministère pour amener une équipe au Treize Etoiles, une attaque de mangemort. »

    L’animal messager se dirigea alors vers l’extérieur en direction du frère du directeur-adjoint.



Dernière édition par Anton Anouza le Jeu 7 Avr - 6:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptySam 26 Mar - 14:13

    – Oui, merci beaucoup. Vous ne voudriez pas briguer le poste d’infirmière par hasard ? »

    Louise se contenta de lui rendre sous sourire. Elle ne s'était jamais étendue, ou très peu, sur ce qui inspirait ses recherches et son apprentissage de tel ou tel sort. Si sa mère avait été sa muse pour les sorts curatifs, son intérêt pour les sorts de protections lui était venu instinctivement, fruit de sa méfiance naturelle. Mais quand Louise demanda à son enseignant s'il était sûr que son attaquant était bien partisan du Seigneur des Ténèbres, la réponse qu'elle obtint lui fit froncer les sourcils.

    – Certain. Vous deviez le savoir pour réaliser un sort aussi important…

    Elle se renfrogna à ses paroles. N'avait-elle pas le droit de s'avancer au delà du programme de l'école, voire même plus ? Il ne pouvait lui reprocher, même implicitement, d'apprendre seule ce que Durmstrang, et donc lui, ne lui enseignait pas.


    - Je suppose que le directeur n’est pas au courant de votre fuite nocturne ?

    Son enseignant se comportait étrangement. Était-ce la fatigue due au combat qui le rendait ainsi, distant, presque froid ? Non pas qu'il lui fut parfaitement hostile. Mais son habituelle chaleur avait disparu. Elle accepta néanmoins la remarque sans broncher, consciente que le directeur-adjoint ne pouvait qu'ignorer ce qui lui était arrivé. Plus ou moins vingt-quatre heures de sa vie lui avait été volés. Quelqu'un, elle ne savait qui, en avait disposé comme il l'entendait, et cela la frustrait, la rendait irascible au possible. Pourtant, elle s'incitait au calme. L'heure n'était pas à faire des manières pour quoique ce fut. Il se passait des choses à son insu, et elle désirait, elle exigeait de comprendre.

    - Ce n'est pas une fuite, déclara-t-elle, vague.

    Elle avait encore et toujours du mal à détailler ses propos. L'abstrait était un art qu'elle maîtrisait à la perfection. Habituellement, elle aurait brodé, elle aurait dit beaucoup pour finalement signifier peu. Mais le coeur n'y était pas. Mais elle était consciente de ne pas pouvoir s'arrêter là, de devoir expliciter ses paroles, d'éclairer son professeur. Celui-ci venait de faire apparaître un patronus avant de l'envoyer, elle en était certaine, à Nicolas Anouza, son frère et supérieur, pour l'informer à la fois de la présence de l'élève à Velingrad - puisqu'il avait du se rendre compte de l'absence de la jeune femme au château durant la journée - mais également de l'attaque du mangemort, afin qu'il prenne les mesures nécessaires.

    - J'ignore quand, comment et pourquoi j'ai quitté l'enceinte de l'école, ajouta-t-elle.

    Elle lut dans le regard de son enseignant une lueur d'incompréhension mêlée de curiosité. Elle se rendait compte qu'elle n'était pas claire, mais elle n'arrivait pas à mettre des mots sur les récents évènements. Elle aurait voulu s'asseoir, mais tout le mobilier prévu cet effet était en morceaux, et elle n'avait pas le courage de les assembler pour obtenir un siège convenable. Elle soupira, dépitée. Mais ce soupir laissa échapper plus de choses qu'elle ne l'aurait voulu hors d'elle. Sa gorge se fit douloureuse, sa lèvre, tremblante. Elle déglutit avec difficulté, avec l'impression qu'on la forçait à avaler un poignard et battit des paupières à plusieurs reprises afin de chasser l'humidité naissante dans ses prunelles. Allait-elle craquer ? Non, pas pour si peu...

    Si ses impressions se révélaient justes, le mangemort était venu pour elle. Il était le Monsieur Wilde de la missive laissée à son attention et aurait été en mesure de lui apporter des réponses. Pendant un instant, elle envisagea de transplaner de nouveau, de retourner dans la chambre dans laquelle elle s'était réveillée afin de, peut-être, retrouver l'homme et l'interroger. Elle ne risquait pas grand chose, après tout, il devait être affaibli par le combat qu'il venait de mener, et elle n'aurait aucun mal à se défendre. Mais elle refusait de rejoindre le mangemort. Elle refusait de pactiser avec ces gens là. Pourtant, ils étaient peut-être les seuls à pouvoir lui fournir des réponses, et dans ce cas, ses quelques maigres espoirs de réponses venaient de s'envoler avec l'assaillant de son professeur. Mais non, elle ne pleurerait pas pour si peu.

    Elle raconta alors à son enseignant tout ce dont elle se rappelait et qu'il était utile qu'il sache. Son réveil dans cette chambre qu'elle n'avait jamais vu, la missive lui indiquant un rendez-vous au Treize Étoiles, la mise en scène, avec les vêtements de haute couture qu'on lui avait remis. Elle passa sous silence les documents laissés à son intention, ceux qui avait semé le doute quant à son appartenance à la famille Krynska. Elle prétendit être venue pour comprendre pourquoi on l'avait... enlevée de Durmstrang, puisque en fin de compte, il s'agissait ni plus ni moins d'un enlèvement. Ce qui en soit, constituait un motif que le directeur-adjoint ne pouvait contester.

    - S'il s'est passé quoique ce soit entre le moment où e me suis endormie dans la salle commune des Licornes et mon réveil dans cette chambre, on a fait en sorte que je n'en sache rien, ajouta-t-elle, une pointe d'amertume dans la voix.

    Pour avoir été ainsi manipulée comme un vulgaire pion, elle se sentait bafouée, presque salie.
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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyJeu 7 Avr - 18:52

    Le jeune homme s’avança vers une des fenêtres et scruta la nuit noire, cette obscurité totale qui renfermait de mystérieuses inquiétudes. L’obscurité faisait peur, ce manque de luminosité mettait chaque être humain sur ses gardes. Un simple souffle de vent nous faisait retourner, quelqu’un nous suivait-il ? Les baguettes se trouvaient à portée de mains, par précaution. Vigilance constante. La peur était bien présente, chacun redoutait l’attaque qui allait arrivait d’un moment à un autre. Mais celle-ci n’arrivait parfois jamais. Bien que rien ne se produise, l’inquiétude ne disparait pas pour autant. C’est ce qu’on appelait la terreur.

    La peur collective que l’on fait régner pour briser. Voilà ce qui se passait actuellement en Bulgarie, ainsi que dans le reste du monde magique. La disparition de leur maître n’avait aucunement stoppé leurs actions. Les mangemorts (les nomment-on encore de cette façon ?) étaient de plus en plus présents.

    C’était une belle soirée de printemps et le village de Velingrad avait l’air parfaitement calme, ne se doutant pas qu’en son cœur un combat avait eu lieu. Le directeur-adjoint regarda une dernière fois par la fenêtre sans vitre, une légère brise s’infiltrait d’ailleurs dans le restaurant, avant de se retourner pour se retrouver de nouveau face à son élève. Que devait-elle penser de lui ? L’occlumens ne pouvait émettre de réponse à cette question.

    « Venez, nous devons rentrer au château, un groupe du Ministère va bientôt arriver, nous ne devons pas les gêner. »

    Sa voix avait retrouvé sa douceur qu’on lui connaissait, mais il était tellement fatigué qu’aucune chaleur ni aucun sourire ne pouvaient apparaître. Et à quoi bon sourire ? On n’allait pas sortir de l’hydromel pour avoir mené un combat. Et pourquoi parler d’un ton chaleureux lorsqu’une élève est en tord devant vous ? Il se posait un tas de questions, pourquoi Louise se rendait seule à un endroit ou un mangemort d’une quarantaine d’année attendait quelqu’un. L’attendait-il ? Avait-elle volontairement voulu le rejoindre ou était-ce une pure coïncidence et les deux personnes n’avaient rien à voir ensemble ? Ces interrogations accentuaient son mal de tête qui était toujours présent et il avait l’impression qu’un mineur abattait une pioche dans son crâne. Les soins de la licorne lui avaient tout de même procuré un peu de force et il se sentait allait un peu mieux. Il devrait cependant se rendre à l’infirmerie en rentrant car il avait l’impression d’être toujours faible.

    L’ainé des Anouza ne comptait pas savoir les raisons de l’absence de l’institut de Mlle Krynska. Pas pour le moment en tout cas. Ils verraient ça tous les deux entre eux plus tard. D’ailleurs cette dernière n’avait rien répondu aux paroles de son professeur, peut-être cela n’était pas nécessaire.
    Anton s’approcha du vestibule, pensant que la jeune femme le suivrait, lorsque celle-ci déclara d’une voix vague, rompant le silence qu’elle gardait depuis de longues minutes.

    « Ce n’est pas une fuite. »

    Anton se figea et ne bougea plus. Quelle excuse allait-on lui sortir une nouvelle fois ?

    « J'ignore quand, comment et pourquoi j'ai quitté l'enceinte de l'école. »

    Si c’était vraiment une invention pour expliquer sa présence ici, la licorne avait une sacrée imagination. Cependant le directeur-adjoint se retourna et se trouva face à face avec son élève, rencontrant son regard. Et ce n’était pas le regard d’une personne qui inventait quelque chose, c’était le regard d’une personne bouleversée. Anton se tut et fit un petit signe d’encouragement à son interlocutrice car il sentait qu’il y avait quelque chose, quelque chose de vrai il en était certain.

    Alors Louise lui raconta une bonne partie de son récit, son réveil dans un lieu inconnu, la lettre lui donnant rendez-vous ici même, les vêtements luxueux et la raison de sa présence à ce fameux rendez-vous, pour comprendre. Avant de terminer par ceci, les lèvres tremblantes et une amertume qui se ressentait dans sa voix.

    « S'il s'est passé quoique ce soit entre le moment où je me suis endormie dans la salle commune des Licornes et mon réveil dans cette chambre, on a fait en sorte que je n'en sache rien. »

    Un nouveau silence régna, une longue et lourde absence de paroles. Le professeur de métamorphose la croyait, il ne voyait pas pourquoi elle irait inventer toute cette scène. Et cela collait parfaitement avec la présence du mangemort. Le jeune homme se mettait aussi à la place de la jeune femme, ne pas savoir ce qu’il s’était passé pendant un moment devait être dur à supporter. Mais pourquoi lui en voulait-on ? Pourquoi un partisan de Vous-Savez-Qui s’intéressait à une adolescente et voulait rentrer en contact avec ? Lui avait-elle caché quelque chose dans son récit ? Quelque chose qu’elle ne voulait pas que son enseignant sache… Les questions tourmentaient ce dernier qui laissa glisser un sourire à Louise, pour essayer de la réconforter.

    « Suivez-moi, nous rentrons, cela ne sert à rien de rester ici plus longtemps. »

    Sa voix chaleureuse retrouvée, mais toujours faible, Anton prit son élève par les épaules et ils sortirent tout deux du lieu du drame. Il ne jeta aucun regard en arrière. La brigade du Ministère se chargerait de réparer les dégâts, et surtout de trouver où le personnel du treize Etoiles avait disparu.

    Commençant à marcher dans l’obscurité en direction de la sortie du village, pour transplaner, l’occlumens reprit d’une voix douce. Le récit de la licorne l’avait touché et troublé, et il avait apprécié qu’elle se confit à lui, mais avait-elle vraiment confiance ?

    « Louise, j’ai l’impression qu’il manque une pièce à votre puzzle… M’avez-vous tout dit ? »
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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyMar 26 Avr - 13:04

    Anton resta longtemps silencieux. Louise se demandait s'il la croyait seulement. Il lui sembla que oui, car quand il reprit la parole, sa voix ne trahissait aucun reproche.

    - Suivez-moi, nous rentrons, cela ne sert à rien de rester ici plus longtemps.

    Louise acquiesça et, courbant l'échine de fatigue, suivit son enseignant. Elle réprima un frisson quand ce dernier la prit par les épaules, se forçant à se détendre ; il ne lui ferait aucun mal. Cependant, elle resserra machinalement son manteau autour de sa taille, croisant les bras sous sa poitrine. Sa peur du contact humain - de certains contacts humains, du moins - l'affligeait, la faisait se détester. Était-ce pour se rassurer qu'elle se complaisait dans les contacts les plus charnels ? Pour se faire croire que décidément, sa peur était absurde, qu'elle supportait très bien qu'on la touche ? Elle refusait de se l'avouer.

    Rapidement, ils furent à l'extérieur. Louise et son enseignant marchaient sans un bruit dans les rues tranquilles de la ville. Les quelques personnes errant autour d'eux semblaient bien inconscientes des dangers que renfermait leur quotidien. Mais alors qu'ils arrivaient à la sortie de la ville, traversées sans que la jeune femme n'ait réellement conscience de ce qui l'entourait, le professeur repris la parole.

    - Louise, j’ai l’impression qu’il manque une pièce à votre puzzle… M’avez-vous tout dit ?

    Les muscles de son dos se tendirent brusquement, douloureusement. Son regard s'assombrit, ses sourcils se froncèrent et sa bouche se tordit en une légère grimace. Qu'est-ce que l'existence de ces quelques documents pouvait bien apporter au jeune homme, sinon la satisfaction de lui arracher des informations, comme il l'avait peut-être déjà fait avec d'autres qu'elle sous le règne de Lord Voldemort pour aider l'Ordre. Elle ne voulait pas lui donner ce plaisir, non, même s'il faisait passer cela pour de bonnes intentions, même s'il s'agissait de bonnes intentions. Elle était trop méfiante pour admettre sa paranoïaque. Mais pouvait-elle prendre le risque qu'il doute d'elle ? Rien n'était moins sûr.

    - Je vous ai dit tout ce qu'il était utile que vous sachiez, professeur. Ni plus, ni moins.

    Elle resterait ferme sur le sujet. Anton sembla ne pas apprécier l'effronterie de son élève, mais n'insista pas. Et quand ils eurent dépasser les dernières maisons du centre de la ville, le professeur et l'élève se saisirent par la main, prêt à transplaner. Ce fut seulement à cet instant que Louise se rappela la cape qu'elle avait envoyée chez elle, plus tôt dans la soirée, et qu'elle avait prévu d'aller chercher après le dîner qui s'était avéré n'être qu'un guet-apens. A moins que ce ne fut la venue du directeur adjoint qui eut troublé les plans de ceux qui l'avait faite venir... Tant de questions qui restaient sans réponses...

    Mais cette simple pensée pour sa cape, à manoir de Varsovie, manqua de désartibuler la jeune femme, et la poussa à entraîner le professeur avec elle en Pologne. Ils arrivèrent dans une large rue pavée, ceintes de hautes paroi de pierre qui rendait l'endroit étouffant. Face à eux s'élevait la respectable demeure de la famille Krynska, une bâtisse de cinq étages à la façade vieillie par les années, élimée par les intempéries. Louise réprima un frisson.

    - On est quel jour, déjà ? demanda-t-elle.

    Elle avait perdu toute notion du temps. Elle ignorait si quelqu'un, en dehors des domestiques, serait à la maison. Et quelque chose l'effrayait, maintenant qu'elle se trouvait là. Elle n'y avait pas songé plus tôt, mais il se pouvait bien que cette demeure soit en fait celle de parfaits étrangers, de personnes qui n'avaient jamais été réellement proches d'elle, mais qui s'étaient offert le luxe de lui mentir tout au long de sa vie. Voilà que la maison où elle avait grandi devenait un territoire hostile.
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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyMar 3 Mai - 11:27

    La nuit semblait silencieuse, laissant un sentiment d’inquiétude par rapport au fracas du combat qui se tenait dans le restaurant il y a quelques minutes auparavant. Lorsque le directeur-adjoint avait demandé à son élève si elle ne lui avait pas tout dit, il se doutait qu’elle garderait des choses pour elle, qu’elle ne lui délivrerait que peu d’informations, mais il ne pensait pas qu’elle lui répondrait ainsi.

    « Je vous ai dit tout ce qu'il était utile que vous sachiez, professeur. Ni plus, ni moins. »

    Cette simple phrase le laissa sans voix. Il voulut lui répliquer, sentait la colère montait en lui, mais se tut et n’ajouta rien. Peut-être se disait-il que ce n’était pas le moment pour. En fait il n’en savait rien de la raison de l’absence de sa réponse. Il se tut c’est tout. Il s’était battu, avait risqué sa vie à cause d’elle. Oui à cause d’elle, c’était à cause d’elle que le mangemort s’était retrouvé dans le Treize Etoiles. Maintenant il était là à la protéger, en essayant de comprendre pourquoi. Pourquoi un membre du groupe des partisans de l’ancien Seigneur des Ténèbres en voulait à une jeune femme comme elle ? Pour quel prix avait-il donné un combat à mort ? Pour qu’on lui réponde que ça ne le regardait pas ? Pour lui dire implicitement merci mais tu peux partir maintenant ? Elle n’avait pas le droit de lui répondre ça, elle devait lui dire. Anton n’était plus son professeur en cet instant, c’était un allié, quelqu’un prêt à l’aider et à l’accompagner.

    Pour ça, elle était obligée de tout lui raconter, mais probablement ne voyait-elle pas les choses de la même façon. Peut-être le sentait-elle comme un ennemi et non comme un allié. Qui était au juste Louise Krynska ?
    L’ainé des Anouza l’avait cru et se jura de ne pas lâcher le morceau, de ne pas la lâcher elle et son histoire. Il ne la laisserait pas seule, peut importe ce qui se cachait derrière tout ça et peut importe ce qu’elle penserait de lui. Il ne la laisserait pas seule.

    Le silence devint pesant mais le professeur de métamorphose ne voulait pas le rompre pour le moment. Mais quel moment attendait-il ? Quel moment serait le plus adapté pour en parler ? Lui-même ne le savait pas. Les questions se bousculaient entre elles, comme dans la tête de la personne à ses côtés. Les deux sorciers se tinrent la main et se préparèrent à transplaner. Une habitude depuis dix ans pour le jeune homme, ce qui n’était pas le cas pour la licorne. C’est ce qu’il se dit lorsque le transplanage se passa mal, il le sentit, tous les deux le sentirent. Il vit rapidement l’institut devant ses yeux avant de le voir disparaître pour laisser place à un autre paysage.

    Ils se trouvaient dans une large rue sombre où de grandes parois de pierres s’élevaient, donnant l’impression d’être surveillé. L’endroit n’était pas très accueillant et une grande demeure se situait en face d’eux deux. Ce n’était pas une maison bulgare. Haute de cinq étages, travaillée par le temps, elle n’inspirait pas confiance et Louise et Anton l’observaient sans un mot. L’ancien phœnix ne comprenait pas. Seule l’élève savait où ils étaient.

    « On est quel jour, déjà ? »

    Ces quelques mots le firent sortir de son observation et revenir à ce qu’il se passait. Il se tourna alors vers son interlocutrice et lui parla d’une voix sévère et forte en lui lançant un regard noir glacial.

    « A quoi jouez-vous ? !!!»

    Ce n’était probablement pas la réponse à laquelle elle s’attendait. Sa question pour savoir quel jour il était s’envola comme s’il ne l’avait jamais entendue. Il n’appréciait absolument pas comment elle se comportait avec lui, comment elle le trimbalait comme un pantin. Pour qui se prenait-elle pour être effrontée à ce point ? Peut-être était-ce tout peaufiné ? Le combat ayant été un échec, elle l’envoyait ici pour qu’on s’occupe de lui…

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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyVen 6 Mai - 0:32

- A quoi jouez-vous ?!!

Oops... Oui, pour le coup, elle lui devait peut-être quelques explications. Oh ! elle les lui aurait volontiers données, si il avait été un peu plus délicat. Bien qu'elle comprît qu'il soit à bout de nerfs. Un rire nerveux lui échappa, absolument pas dû à un quelconque comique de situation, bien au contraire. Pensait-il que cela l'amusait, de se faire trimballer contre son insu en dehors de Durmstrang ? Elle n'avait rien demandé à qui que ce soit, elle ! Elle aurait vraiment préféré rester tranquillement dans son dortoir, où à la rigueur aller se balader dehors, mais rester à l'école...

- Ah ! Pardon, oui, c'est vrai que je m'éclate, là ! Je... Je me fends la gueule, professeur ! Je suppose que ça se voit, je dois vous paraître hilare, non ?

Tant pis pour la politesse. Elle aussi, était à bout de nerfs. Et pour le coup, un peu de vulgarité la détendait. Elle ignorait s'il y aurait des conséquences, mais pour l'heure, cela lui importait peu. Elle passa une main dans ses cheveux au parfum inhabituel et soupira. Elle murmura un vague « désolée » à l'adresse de son enseignant quant à son attitude légèrement... emportée, puis se retourna vers lui. Elle en avait assez de cette mascarade. Elle voulait retourner chez elle, mais chez elle n'était pas ici, à Varsovie. Avait-elle seulement un chez elle ? Telle était la question, aurait dit Shakespeare. Quelle clarté d'esprit avait-il, celui là, encore. Merci pour les conseils, hein, vraiment ! se dit-elle.

- C'est loin d'être un jeu, professeur, pour vous comme pour moi. J'avais envoyé ma cape ici, et... j'y ai pensé alors que nous transplanions, je suppose que c'est ce qui nous a fait atterrir ici, expliqua-t-elle, les yeux baissés, une main nerveuse massant son crâne endoloris, l'autre désignant le manoir polonais. Je... Mes parents habitent ici. Enfin, habitent, c'est un bien grand mot. Ils sont sans aucun doute absents, l'un quelque part en Amérique, l'autre... en Afrique, peut-être.

Et "parents", alors, était-ce également un bien grand mot ? Elle ferma les paupières une fraction de seconde et se mordit la lèvre inférieure. Elle doutait tellement... Elle bannit momentanément ces pensées de son esprit pour se concentrer sur son rôle plus ou moins involontaire d'hôte. A cette heure de la nuit, il n'y aurait plus personne, sinon l'elfe de maison. Elle songea à sa soeur, mais là encore, l'oublia de suite. Elle fit signe au directeur adjoint de la suivre, lui adressant un sourire mi-contrit, mi-désolé. Elle ouvrit la porte magique et laissa l'homme entrer. Elle l'entraîna vers le salon, et le laissa s'installer, un peu anxieuse d'avoir son enseignant chez elle.

- Je sais votre frère friand de café... annonça-t-elle. En est-il de même pour vous ou préférez-vous un thé, ou un verre de cognac. Il y a également du whisky pur feu, du vin... enfin, tout ce qu'il vous plaira. Talullah ? appela-t-elle d'une voix plus forte, avant de reprendre, une fois l'elfe arrivée. Apporte à ce monsieur ce qu'il désire, je te prie, rien pour moi. Mais ramène ma cape en revenant, si tu veux bien.

La créature s'inclina largement devant sa maîtresse, l'air affable. Louise ne supportait pas que l'on maltraite les elfes, et bien qu'elle ait encore du mal à les voir se punir, elle avait rapidement compris que la plupart d'entre eux n'était heureux que de cette manière. Peu à peu, elle apprenait à accepter la chose. Elle s'assied face à l'ainé des Anouza, de l'autre côté de la table basse en cristal. Elle détestait cette maison, la richesse affichée qu'elle arborait, selon le goût de ses parents. Partout, ce n'était que pierreries, verreries, argenteries... Tous ces trucs affreusement typique d'une famille bourgeoise d'origine qui a su s'élever au plus haut. Oui, les Krynska avaient réussit, c'était indéniable, et quand la richesse sorcière de sa mère s'était vue s'ajouter à l'empire moldu de son père, ses parents étaient devenus plus que riches, offrant à leurs filles une enfance dorée, certes, mais dénuée de présence et donc d'amour parental.

- Je suis sincèrement désolée que vous ayez été embarqué là-dedans, professeur. Je ne comprends pas plus que vous de quoi il retourne : mon amnésie, votre attaque... Notre venue ici n'est due qu'à un malheureux concours de circonstances, pardonnez mon insolence de tout à l'heure, je me suis laissée emporter. J'espère que vous comprenez. Je ne veux en rien vous manquez de respect, professeur, mais la situation, je dois l'avouer, m'insupporte.

Oui, c'était plus qu'insupportable. Entre la journée durant laquelle on avait totalement disposé d'elle et les informations qu'un mystérieux Monsieur Wilde lui avait apportées, puis la présence d'un mangemort aux Treize Etoiles, où l'avait justement envoyé ce Wilde, combattant avec son professeur... C'était trop en... combien de temps s'était-il écoulé, au juste ? Endormie dans la nuit du vendredi au samedi, s'était-elle réveillée le samedi au soir, le dimanche ? Combien de temps avait-elle passé hors de l'école ? Et que s'était-il passé pendant ce temps ? L'avait-on seulement fait venir à Velingrad pour un prétendu dîner ? Ou avait-on disposé d'elle entre-temps, effaçant savamment sa mémoire après coup ou usant tout simplement de l'Imperium pour la faire faire elle ne savait quoi ? Merlin seul savait ce qui avait pu se dérouler... Et à vrai dire, elle était plus qu'effrayée, désormais. Il fallait qu'elle se rappelle. Elle n'avait pas le choix !

Et cette fatalité, sans qu'elle puisse rien y faire, la fit fondre en larmes sous les yeux de son enseignant.
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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyDim 15 Mai - 15:27

    Des pas, toujours des pas. Le bruit des gouttes d’eau s’écoulant le long des tuiles. Un cri. Des pas, toujours des pas. Quelques mètres encore, quelques mètres. La solitude. Le bruit des gouttes d’eau s’écoulant le long des tuiles. L’obscurité. Un cri. Un regard. La frayeur. Un cri. Une lumière. Le choc d’une douleur.

    Le clocher de l’église de la ville sonna minuit. Le temps s’était écoulé rapidement. Comme la vie, trop courte. L’odeur de la pluie se fit sentir, il faisait humide. Le calme absolu, un silence inquiétant. La ville semblait déserte. Dans un de ses quartiers, entre une grande paroi de pierres et un manoir de cinq étages, se trouvaient le souffle de deux personnes en quête de réponses. Quelques mètres les séparaient. Un rire nerveux s’échappa de la bouche de la jeune fille, peu après la colère de son interlocuteur. Le silence. Les ténèbres de la nuit. Qu’allait-il se passer entre deux êtres qui pendant quelques secondes eurent de la haine l’un envers l’autre ?

    « Ah ! Pardon, oui, c'est vrai que je m'éclate, là ! Je... Je me fends la gueule, professeur ! Je suppose que ça se voit, je dois vous paraître hilare, non ? »

    Les propos de la jeune femme résonnèrent à travers les habitations, comme un écho. Je me fends la gueule ! Hilare ! Le silence. Le regard plongé dans celui de l’autre. La jeune femme plaça une de ses mains dans ses cheveux et se retourna. Visiblement, les deux sorciers étaient à bout de nerf, et cela se ressentait. Ils devaient rentrer, ils n’en pouvaient plus, cela ne servait à rien de continuer ainsi.

    Etrangement le professeur n’en voulait pas à son élève de lui avoir parlé ainsi, et par surcoût de lui avoir complètement manqué de politesse. Cet emportement l’avait en fait rassuré. Il ne se demandait plus si la licorne jouait un rôle, il la croyait. Vraiment. Elle avait besoin de sommeil, ils avaient besoin de sommeil. Quand Louise se retourna pour se retrouver en face d’Anton, celui-ci prit la parole.

    « Quand je me suis rendu ce soir au Treize Etoiles, j’ignorais que j’allais rencontrer un mangemort. J’ignorais que j’aillais devoir mener un combat où je pouvais laisser ma vie. Et surtout je ne pensais absolument pas que je vous rencontrerai. » Sa voix n’était plus marquée par la colère, elle était au contraire portée par la douceur en étant tout de même stricte afin qu’elle comprenne ce qu’il ressentait. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé Louise et je ne sais pas qui vous a fait ça. Je ne suis pas contre vous, je veux vous aider. Je n’ai pas envie que vous restiez dans la frayeur et que vous affrontiez seule ce que vous vivez en ce moment. Je ne devais pas me retrouver dans cette histoire mais maintenant j’y suis et je ne vous abandonnerai pas. Et pour ça, vous devez me faire confiance. »

    L’occlumens s’arrêta quelques instants avant de poursuivre, une certaine émotion dans la voix. « Je ne sais rien de vous comme vous ne savez rien de moi, mais nous devons avoir une confiance réciproque. »

    Le silence régna à nouveau dans la ruelle, bien qu’il fût moins pesant qu’auparavant. Voilà il lui avait tout dit. Peu importe ce qu’elle penserait de lui, peu importe ce qu’elle ferait pour l’empêcher de l’aider, il ne la laisserait pas seule. Il n’était pas l’ange qui apparaissait, loin de là. Mais il avait vécu la frayeur et la solitude, et il ne voulait surtout pas que la licorne connaisse ça, or la situation amenaient à ces sentiments. La jeune femme prit la parole à son tour, ce fut comme une sorte de mise au point entre les deux protagonistes.

    « Mes parents habitent ici. Enfin, habitent, c'est un bien grand mot. Ils sont sans aucun doute absents, l'un quelque part en Amérique, l'autre... en Afrique, peut-être. »

    Dans cette dernière phrase, l’ainé des Anouza ressentit une certaine tristesse mais n’en dit rien. Il s’introduisait déjà assez suffisamment dans les affaires de son élève. Alors comme ça ils se trouvaient en Pologne ? L’ancien phœnix n’y avait jamais mis les pieds. Il suivit Louise et passa le seuil de la porte juste après elle, laissant échapper un sourire pour la rassurer à son tour. L’intérieur de la maison était comme l’extérieur le laissait deviner : un décor d’habitat bourgeois. L’enseignant n’en fit pas attention plus que ça, il ne venait pas pour évaluer le mobilier. Il s’assit en face de Louise, qui lui proposa à boire, visiblement un peu gênée de recevoir son professeur ici et dans de telles circonstances, ce qui était compréhensible.

    « Je sais votre frère friand de café... En est-il de même pour vous ou préférez-vous un thé, ou un verre de cognac. Il y a également du whisky pur feu, du vin... enfin, tout ce qu'il vous plaira. Talullah ? Apporte à ce monsieur ce qu'il désire, je te prie, rien pour moi. Mais ramène ma cape en revenant, si tu veux bien. »

    « Merci mais ça ira Talullah, je n’ai pas vraiment soif pour le moment. »

    Il adressa un sourire à l’elfe de maison qui sortit de la pièce pour allait chercher la cape de Louise. Tout comme elle, Anton n’avait pas la tête à prendre un thé. Le silence reprit place. Le directeur adjoint ne savait pas ce qu’il devait faire maintenant, et s’inquiétait par la même occasion pour la licorne, qui s’en voulait.

    « Je suis sincèrement désolée que vous ayez été embarqué là-dedans, professeur. Je ne comprends pas plus que vous de quoi il retourne : mon amnésie, votre attaque... Notre venue ici n'est due qu'à un malheureux concours de circonstances, pardonnez mon insolence de tout à l'heure, je me suis laissée emporter. J'espère que vous comprenez. Je ne veux en rien vous manquez de respect, professeur, mais la situation, je dois l'avouer, m'insupporte. »

    Et Louise fondit en larmes.

    Anton se leva alors du fauteuil dans lequel il était assis et s’avança vers la jeune femme. Se mettant à ses côtés, il la prit dans ses bras, assez maladroitement. Il était gêné à son tour mais il voulait essayer de la réconforter. Il comprenait ce qu’elle vivait, enfin non il ne comprenait pas exactement ce qu’elle ressentait, car il n’avait jamais vécu ça.

    « Ce n’est rien, ce n’est pas de votre faute. »

    Les deux sorciers restèrent là, l’élève dans les bras de son enseignant. Il voulait lui dire que maintenant il était là, mais qu’est que cela changeait ?

    Des pas, toujours des pas. Le bruit des gouttes d’eau s’écoulant le long des tuiles. Un cri. Des pas, toujours des pas. Quelques mètres encore, quelques mètres. La solitude. Le bruit des gouttes d’eau s’écoulant le long des tuiles. L’obscurité. Un cri. Un regard. La frayeur. Un cri. Une lumière. Le choc d’une douleur.

    UN CRI.

    Ils sursautèrent tous les deux et se regardèrent. Anton sortit sa baguette et se leva, inspectant rapidement la pièce. Les lumières s’éteignirent. UN CRI. Le même venait de se faire entendre, en provenance d’une autre pièce du manoir.

    « Restez derrière moi. »

    Bien que ne connaissant pas l’habitation, le jeune homme passa dans le couloir et commença à monter les escaliers, le bruit venant d’en haut. Seules les baguettes éclairaient l’endroit. Le même cri résonna une nouvelle fois. Qu’est ce que cela pouvait être encore ? Ils arrivèrent au cinquième étage lorsqu’une sorte de fantôme apparut. C’était une femme, blonde, qui était à genoux au sol. Elle regarda Louise.

    « Ma fille, ma famille, fais attention à toi s’il te plaît. Ne m’en veux pas, je voulais juste te protéger. »

    Soudainement elle poussa un cri et se plia en deux. Un sort venait de la frapper. Un deuxième cri se fit entendre. Du sang apparut sur sa tempe, on la torturait. Un nouveau sort la frappa, un troisième cri strident retentit. Torture.

    « Juste… juste te protéger. »

    Une voix d’homme se fit entendre, un rire. Un nouveau cri de souffrance. Des larmes coulèrent sur les joues de la femme et un éclair vert s’abattit sur elle. Le fantôme disparut.

    Anton et Louise restèrent tous les deux plantés devant l’image qui venait de disparaitre, horrifiés par la torture qu’ils venaient de voir. Ce n’était pas un fantôme, mais plutôt une forme de souvenir. Un souvenir qu’on avait placé ici par choix. La femme ressemblait exactement à la personne qu’Anton avait à ses côtés. Plus âgé, cela devait probablement être la mère de Louise.

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Louise Kryńska

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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyDim 29 Mai - 18:11

    Contre toute attente, le directeur adjoint s'approcha de son élève et l'enlaça délicatement, avec une maladresse et une gêne certaine. Gêne qui contamina également la jeune femme et la poussa à réprimer ses sanglots, sans parvenir à arrêter le flot continu des larmes qui dévalaient ses joues pâles ou même à diminuer la douleur qui nouait sa gorge.

    - Ce n’est rien, ce n’est pas de votre faute.

    Elle ne lui reprocha pas la maladresse de ses paroles, les acceptant au contraire avec gratitude. Du moins l'intention, à défaut du sens. Car quand bien même elle n'était pas en mesure d'affirmer qu'elle n'était coupable de rien, la gentillesse de son enseignant à son égard eut au moins le mérite de lui réchauffer le cœur. Elle minauda un remerciement d'une voix humide de larmes, se redressant légèrement pour se dégager de la douce étreinte de son professeur.

    - Vous ne pouvez en être sûr, monsieur... Moi non plus, lâcha-t-elle, une pointe d'amertume dans la voix, voix qui était légèrement cassée. Je veux dire : je n'ai peut-être pas que dormi, depuis que j'ai quitté Durmstrang. Sûrement pas, en fait : à quoi cela aurait-il servi, autrement ? Ce n'est visiblement pas un enlèvement, avec demande de rançon ou que sais-je, n'est-ce pas ? Et je ne vois pas pourquoi un mangemort s'intéresserait à moi ! Si il est vrai que les parents de ma mère avaient des tendances pro-vous-savez-qui, ma mère a épousé un moldu et donc été rayée de l'arbre généalogique... Je ne vois vraiment pas...

    À moins que les documents fournis par Monsieur Wilde ne s'avère authentique, et qu'elle ne soit pas la fille de ses parents, mais d'autres sorciers qui, eux, auraient plus ou moins trempés dans de sombres affaires. Elle ne s'était pas encore décidée à parlé de ce qu'elle avait potentiellement découvert plus tôt dans la soirée qu'un cri retentit, affreux, effrayant.

    L'enseignant et l'élève eurent la même réaction : après un sursaut, tous deux empoignèrent leur baguette. Anton se leva immédiatement, tendu à l'extrême. Un nouveau cri retentit. Louise, les yeux écarquillés d'effarement, se dressa à son tour, à la fois anxieuse et désireuse de savoir d'où venait ce cri, qui vrillait étrangement à ses tympans, comme un lointain souvenir, venu ou d'un rêve, ou, en l'occurrence, d'un cauchemar. Mais son professeur la freina dans son élan.

    - Restez derrière moi.

    Elle ne se fit pas prier, passablement effrayée. Ce manoir, bien qu'elle y ait passé l'intégralité de son enfance, avait toujours été le lieu de ses pires cauchemars. Et quand elle se réveillait en pleine nuit, elle se réfugiait sur le toit, en passant par le grenier. Et alors qu'elle suivait son enseignant, montant un escalier, puis deux, elle sentait son pas s'assurer, sûrement parce que, justement, ces escaliers avait toujours été le chemin vers le soulagement, après un mauvais rêve. Et peu importaient les cris qui se rapprochaient, monter les vieilles marches de marbre jaspé la calmait.

    Aussi eut-elle du mal à prendre la mesure de ce qui suivit. Son double plus âgé et immatériel surgit de nulle part et la fixa dans les yeux, le visage déformé par la douleur. On la torturait. Visiblement, à l'instant même, mais cela ne l'avait pas empêchée d'envoyer ces images à Varsovie. Qu'était-ce, d'ailleurs ? Un souvenir, ou une projection de ce qui se déroulait à l'instant ? Louise était bien incapable de le dire, trop choquée.

    - Ma fille, ma famille, fais attention à toi s’il te plaît. Ne m’en veux pas, je voulais juste te protéger.

    Non, c'était tout simplement impossible. Elle refusait de le croire. Ce ne pouvait être réel. Pourquoi se jouait-on ainsi d'elle ? Qu'essayait-on de lui faire croire ? Quel intérêt pouvaient bien avoir ces gens à bouleverser ainsi ses certitudes si dûrement acquises ? Elle ne parvenait pas à comprendre. Et de voir le visage de cette femme se tordre ainsi de douleur, la voir souffrir en sachant que, peut-être, il s'agissait de sa mère, sa mère biologique... Cela lui était insupportable.

    - Juste… juste te protéger.

    Les paroles de la femme atteignaient ses tympans avec une douceur qui lui était inconnue. Était-ce du à ce que l'on appelait l'amour maternel ? Non, elle n'y croyait pas : si cette femme était bien sa mère, elle l'avait abandonnée, qu'importe que ce soit pour la protéger. Si elle l'avait jamais aimée, elle serait restée avec elle. N'est-ce pas ? Au fond d'elle, la petite blonde savait pertinemment qu'il devait sûrement être question de magie noire, et peut-être même du Lord Noir, puisqu'un Mangemort s'en était pris à Anton. Mais, si elle le savait, elle refusait de l'accepter, d'accepter que sa génitrice l'ai écartée de tout cela. On avait voulu la protéger, parce qu'on avait cru qu'elle était faible. Elle l'avait été, certes, étant nourrisson, mais aujourd'hui, elle ne l'était plus. Et le trop plein d'émotion qui affluaient en elle depuis quelques heures l'empêchait de faire la part des choses.

    Elle serrait si fort sa baguette que les quelques aspérités décoratives s'enfonçaient dans sa peau, trop émoussées néanmoins pour l'entailler. Contrairement aux sorts que l'on lançait à la femme, dont le visage était tailladé de vilaines plaies sanguinolentes. Mais bientôt, tout l'écarlate du sang qu'elle perdait prit une teinte verte, allumé par le sortilège de la Mort, qui la frappa de plein fouet, annonçant du même coup la fin de la scène, qui s'évapora. Louise implosa.

    - Non !

    Autour d'elle, un meuble en bois de terebinthe fut réduit en minces copeaux, et le vase japonais du dessus éclata en même temps que les verres des cadres sur les murs. Paniquée, elle dépassa son enseignant et grimpa jusqu'au dernier étage du manoir, s'écorchant les genoux sur les bords durs et tranchants des marches quand elle trébuchait. Elle croisa la petite elfe, qui revenait avec sa cape.

    - Tallie, commença-t-elle en récupérant le vêtement, essoufflée. Fais monter Monsieur Anouza je te prie.

    Elle eut l'air incertain, ses yeux se plissant et ses sourcils se fronçant sous le doute.

    - Oui, Tallie, reprit Louise. En haut.

    Et elle reprit sa course, courant vers le grenier, qu'elle atteignit bientôt. Elle gravit le dernier escalier et ouvrit la trappe, qu'elle laissa ouverte pour son enseignant, qui la rejoindrait peut-être, à moins que ses éclats de comportements ne l'aient exaspéré. Une fois en haut, elle passa agilement entre les poutres de bois qui formaient l'ossature de la maison et arriva près d'une petite lucarne, qu'elle ouvrit dans un grincement avant de s'y faufiler avec une agilité féline. Manquant de déraper sur les vieilles ardoises à plusieurs reprises, elle parvint néanmoins à passer de l'autre côté du toit sans tomber.

    Elle se retrouva alors entre deux pans d'ardoises, celui du manoir, et celui de la demeure voisine, adjacents l'un à l'autre, à l'abri des regard et de toute chute. Elle s'installa là, dans le renfoncement formé par les toitures des deux maisons voisines, les pieds sur la gouttière, et déplia sa cape, l'étalant sur ses genoux pour en sortir la photographie qu'elle avait déjà vue. Jeanne de Cherisey, sa mère, ou du moins celle de Debbie. Elle ne pouvait plus nier l'évidence ; Jeanne, celle qu'elle avait toujours appelée «Maman», n'était pas sa mère. Et pour lui ressembler autant aujourd'hui, elle avait inévitablement usé de sorts. Sa mère, sa mère biologique, était morte sous ses yeux quelques minutes plus tôt. Avait-elle vu sa mort en direct, ou bien n'était-ce qu'un message ? Peu importait, elle n'était plus, désormais. Ses dernières paroles résonnaient encore dans sa tête, sans qu'elle en saisisse tout à fait le sens : «Juste te protéger». De quoi ? ne pouvait-elle s'empêcher de se demander.

    - De quoi ? murmura-t-elle, la voix rendue rauque par les émotions.

    Elle ne comprenait pas. Elle menait une vie des plus simples et paisibles, si on omettait ses frasques contre une norme dont elle ne savait rien mais dont elle rejetait tout. De quoi pouvait-on bien la protéger, sinon d'elle-même ? Dans le même temps, une autre question se faufilait dans son esprit : pourquoi ? D'une part, elle se demandait pourquoi on cherchait à la protéger, et d'autre part pourquoi cela était-il nécessaire ? Pourquoi vouloir sauvegarder sa vie, pourquoi mourir pour elle ? C'était décidément trop. Elle n'était personne d'important, sa vie ne valait pas plus que la vie d'un autre ! Et si elle ne voyait pas pourquoi on la protégeait ainsi, elle ne voyait pas non plus qui, et pourquoi quelqu'un attenterait à sa vie...

    Elle frissonna. Elle reposa la photographie de Jeanne, effleura du bout des doigts celle où se trouvait toute la famille et saisit finalement le certificat de naissance de Debbie, sachant déjà que le sien n'était pas là. Elle passa ses doigts sur la surface parcheminée du document, la gorge serrée. Plus que quoi que ce soit d'autre, une incertitude lui broyait les tripes.

    - Mais qui suis-je ? lâcha-t-elle douloureusement, réprimant un sanglot.
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Anton Anouza
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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyMar 28 Juin - 14:34

    La solitude, un sentiment qui touche chacun à différents moments de la vie. Cette impression de ne pouvoir compter sur personne d’autre. L’impression du vide autour de soit, seul. C’est ce que devait probablement ressentir Louise. Anton se trompait peut-être, ce n’était qu’une hypothèse, mais il pensait toucher la vérité de ce ressentiment, ou du moins l’approcher. Cela semblait peut-être ridicule, mais l’enseignant ne voulait pas laisser plonger la jeune femme dans cette interminable solitude, il espérait l’attraper en plein vol et la sortir de là. Comme il lui avait dit quelques secondes auparavant, il se retrouvait impliqué dans cette histoire sans l’avoir voulu, mais maintenant qu’il en connaissait une partie, il se donnait le devoir de ne pas la laisser seule affronter ces évènements. Des évènements loin d’être ordinaires.

    Pour l’aider, en tout cas l’accompagner, le directeur-adjoint (il n’avait pas encore remplacé son frère à la tête de l’institut) essayait tant bien que mal de la réconforter, maladroitement y compris. A vrai dire, bien qu’à l’écoute des personnes qui l’entouraient, il n’avait jamais eu de contact aussi proche avec une femme. Cette tristesse qu’il apercevait à travers la licorne ne lui était donc pas familière. La sienne, oui, il l’avait connu de nombreuses fois, mais pas celle des autres. Il s’était construit comme une carapace autour de lui, pour se protéger de tout ce qui pouvait l’atteindre, il était fragile et sensible.

    Louise essayait de comprendre, de se rappeler, de mettre des réponses aux questions qu’elle se posait. Qu’avait fait-on d’elle ? Aucune trace de blessure ni de torture, rien sur son corps. Certainement ne lui avait-elle pas tout dit. Anton était aussi étranger à toutes ces querelles familiales et d’arbres généalogiques, n’ayant pas connu ces situations dans sa propre famille. La maison semblait cacher ses mystères et ses secrets ancestraux, cependant le cri surprit autant Louise que lui. Puis vint cette image, ces paroles, cette scène qui les immobilisèrent tout deux.

    - Non !

    Un vase ancien explosa, tout comme un meuble qui fut réduit en cendres et les verres des cadres en morceaux sur le sol. L’élève s’enfuit, monta un autre escalier qui menait dans les hauteurs du logement. Surpris, ne s’attendant pas à une telle réaction, l’enseignant resta immobile, sur place. Mais à quoi s’attendait-il exactement ? Il ne s’était pas trompé, c’était bien la mère de Louise qu’il venait de voir se faire assassiner, et cette dernière avait assisté au drame meurtrier. Alors à quoi s’attendait-il ? Anton était blanc, il ne savait plus quoi faire, il était perdu à son tour. L’elfe de maison fit soudainement son apparition, de l’endroit où avait disparu la licorne. La créature lui recommanda de monter. Le jeune homme s’exécuta et enjamba les marches à son tour, dans cet endroit qu’il ne connaissait pas.

    Il prit un dernier escalier, plus étroit, et arriva devant une trappe, déjà ouverte. Il passa à travers et faillit se cogner avec une poutre dans cette obscurité gênante. Il sortit sa baguette avec un léger « lumos » et avança dans le grenier jusqu’à une lucarne entrouverte elle aussi. Quelle idée de s’engouffrer là dedans ! Anton se retrouva sur le toit où les tuiles brillaient par une légère surface de pluie. Essayant de faire attention au maximum il passa de l’autre côté du toit où une chevelure blonde s’apercevait de loin. Il alla rejoindre la jeune femme et s’assit à ses côtés. Le silence régnait toujours.

    - Mais qui suis-je ?

    L’existentialisme. Qui sommes-nous exactement ? Le directeur-adjoint n’en savait rien, et encore moins sur le compte de la personne qui était à ses côtés. Il n’avait pas de réponse à cette interrogation. Il aperçut la photo de famille de Louise, sa famille d’adoption à ce qu’il pensait comprendre. Il lui tendit une main et d’une voix très douce, lui proposa.

    « Je pense qu’il est temps de rentrer maintenant. Nous devons nous mettre en sécurité, et si tu le veux bien, on réfléchira de tout cela demain ou une prochaine fois, mais pas maintenant, nous sommes tous les deux exténués, ça ne servirait à rien. »
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Louise Kryńska

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MessageSujet: Re: Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise   Burning black holes in dark memories ◊ Anton & Louise EmptyMer 29 Juin - 21:35

    Le jeune homme resta muet l'espace d'un instant. Elle tourna la tête pour cacher ses larmes, regardant au loin, au dessus des toits de la vieille ville, fixant d'un regard vide un point qu'elle ne voyait pas. Une certaine gêne s'était emparée d'elle. Cette question, « Qui suis-je ?», comment son enseignant pouvait-il y répondre. Elle était confuse de l'avoir mis dans une telle situation, de l'avoir impliquée dans son existence de la sorte, alors qu'elle-même ignorait tout de sa propre vie. Ce soir, toutes ses certitudes, tous ses acquis avaient été balayés.

    - Je pense qu’il est temps de rentrer maintenant. Nous devons nous mettre en sécurité, et si tu le veux bien, on réfléchira de tout cela demain ou une prochaine fois, mais pas maintenant, nous sommes tous les deux exténués, ça ne servirait à rien.

    Le jour se levait, teintant doucement la ligne de l'horizon de rose et de mauve. Oui, il avait raison. Il était temps de rentrer. Elle tiqua à peine quand il abandonna le vouvoiement de rigueur entre professeur et élève pour un tutoiement plus familier. Il était clair que cette nuit les avaient rapprochés, mais la fatigue qui les étreignait ne jouait pas un rôle anodin dans ce changement. De par son éducation, Louise aurait du réagir, faire une remarque un brin cassante. Mais elle n'en trouva pas la force. Elle ignorait d'ailleurs si elle trouverait la force de faire quoique ce soit, désormais. Même plonger dans le sommeil lui semblait insurmontable. Elle avait peur qu'à nouveau, elle se réveille en lieu inconnu. Et elle avait peur des tours que pourrait lui jouer son esprit. Instinctivement, elle voulu presser la poche du jean qu'elle portait habituellement pour sentir la présence réconfortante des pilules moldues qui lui auraient promis un sommeil sans rêve. Mais la robe dont on l'avait affabulée rendit ce geste inutile.

    - Soit, acquiesça-t-elle. Tu n'as pas tort.

    Elle saisit la main qu'Anton lui tendait et se redressa pour se retrouver face à lui. Dangereusement proche de lui, même, étant donné son état de faiblesse actuel. Elle aussi avait laissé tomber le vouvoiement. Dans une telle situation, les usages n'étaient plus de rigueur. Ils devaient être confiant l'un envers l'autre. Elle vrilla son regard vert de gris dans les prunelles de son enseignant, lui signifiant par ce contact visuel combien elle s'en voulait, et sa détermination à le protéger des éventuelles frasques familiales dont elle n'allait pas tarder à être le sujet, entraînant probablement le jeune homme dans cette spirale infernale. Elle refusait que lui ou qui que ce soit d'autre ait à subir les conséquences des mensonges dont on avait entouré sa vie. Et elle se jura de tout faire pour tenir autrui éloigné de ses problèmes.

    Une fois de plus elle avait eu la preuve que s'attacher à quelqu'un, que ce soit sentimentalement ou non, entraînait l'affliction de soi ou d'autrui, particulièrement dans son cas. Seulement, elle était obligée d'admettre qu'on ne pouvait toujours tout contrôler, que les évènements pouvaient dépasser leurs acteurs. Mais cette conclusion ne l'autorisait en rien à lâcher prise à tout va. Elle avait clairement fait des erreurs, peu importait qu'elle les ait oubliées.

    Louise baissa les yeux vers sa main et celle d'Anton, symboliquement liées. Elle s'interrogea sur la nature de leurs rapports futurs, dans le cadre scolaire, mais aussi dans le cadre privé. Car il était clair qu'ils auraient affaire l'un à l'autre dans ces deux situations, désormais. Elle bougea doucement les doigts pour les passer entre ceux du jeune homme et accrocha de nouveau son regard au sien.

    - Partons, la nuit a été longue. C'est ma faute et j'en suis confuse.

    Elle savait qu'une fois de retour à l'Institut, elle s'éclipserait de nouveau, fuirait ses camarades. Elle ignorait toujours combien de temps elle avait été absente. Si il y aurait cours le jour à venir ou si tout a chacun profiterait du repos dominical hebdomadaire. Quoiqu'il en soit, la jeune femme s'isolerait ; elle n'irait pas en cours, non pas pour récupérer le sommeil dont elle avait pourtant besoin, mais pour jouir de cette solitude qu'elle affectionnait tant. Les rives de la mer Noire sauraient accueillir ses tourments. Mais Anton n'avait pas à savoir cela. Elle pouvait seulement lui certifier qu'elle souhaitait rejoindre Morphée au plus vite. Ce ne serait qu'un mensonge de plus, après tout.
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