Il y a bien longtemps qu'il n'était pas allé dans un restaurant, du moins pour un rencart, si on pouvais qualifier cette soirée ainsi. En effet, la principale intéressée n'était toujours pas arrivée au grand damne du jeune homme.

Jouant avec la pointe de son couteau, il tenta de deviner pourquoi la Ministre avait autant de retard. Il est vrai qu'elle restait avant tous la femme la plus puissante du pays, et son emploi du temps ne lui permettait peut être pas de passer la soirée avec le premier sorcier qui l'invitait. De plus, il faut dire qu'il s'y était prit un peu trop tard. Envoyé un hibou la veille d'un rendez-vous n'était pas des plus intelligent. Enfin dans l'absolu, ca ne serait que partie remise.

- Je peux prendre votre commande ?

Nicolas leva les yeux jusqu'à une sorcière qui tenait un calpin entre ces mains. C'était la même qui, il y a moins de dix minutes, était venu lui demander s'il avait réservé. Il lui avait alors répondu qu'il avait effectivement réservé une table pour deux personnes. Mais il semblerait qu'elle est déjà oublié leur échange...

Tout en se montrant calme, il remercia la sorcière en lui rappelant qu'il attendais une jeune femme. Il fut tenté de préciser que c'était la Ministre, mais si elle ne venait pas il passerait pour un de ces sorciers qui inventent tout ce qu'ils peuvent pour se rendre intéressants. Il fallait donc mieux éviter, surtout que pour le moment ce diner semblait compromis.

Le regard fixé sur la porte d'entrée, il regretta d'avoir mit un costume. La cravate l'empêchait de respirer, aussi bien qu'il la desserra quelque peu pour s'éviter de mourir étouffé. Mais soit, on ne peut pas se permettre de venir habillé d'un jean au Treize Etoile.

Ca ne le gênait pas d'attendre quelques minutes, mais quand cela s'étirait à une demie heure, c'était vraiment gênant. Alors qu'il allait se lever pour s'excuser auprès de la directrice de l'établissement, Alice Phantomhive arriva enfin.

"Il était temps." Pensa-t-il un sourire aux lèvres tout en se levant pour l'accueillir.

La veille,alors que la ministre planchait sur un dossier présenté par le directeur du département de la justice demandant une modification de la constitution, un hiboux vint toquer à la fenêtre de la jeune femme. Exaspérait, elle se leva et ouvrit à l'animal qui rentra et alla se poser sur l'accoudoir de son fauteuil, la patte tendue vers elle. La brune défit le parchemin et parcouru les quelques lignes tracées à la plume d'une écriture fine et élégante l'invitant le lendemain à un dîner au Treize Etoiles par le directeur de Durmstrang. Un sourire éclaira alors le visage d'Alice, voilà un moment qu'elle n'avait pas eut la joie de croiser le jeune homme. Elle s'empressa d'attraper un parchemin vierge et de tremper sa plume dans l'encre pour lui répondre.

Le soir du rendez-vous était enfin arrivé, dans sa chambre du château Demitrov, Alice était aussi excitée qu'une petite fille allant recevoir ses cadeaux de Noël. Elle passa une longue robe à bustier noire et s'accrocha une fine chaine en argent autour du cou où un pendentif formé de deux serpents entremêlés tombait sur son entre deux seins. Elle se maquilla légèrement puis assise devant sa coiffeuse, essaya de relever ses cheveux en un chignon compliqué. Après de nombreuses tentatives, elle finit par abandonner et opta pour un simple chignon dont elle laissa s'échapper quelques mèches. La brune regarda l'heure sur sa montre à gousset, encore une demi heure, elle aurait même surement le temps de faire un saut au ministère avant de se rendre au restaurant si elle se dépêchait. Alice attrapa son sac et y rangea sa montre et sa baguette, elle enfila ensuite ses chaussures à talons et déposa un châle en soie noire sur ses épaules. Elle regarda son reflet dans le miroir puis souriante, elle tourna les talons et descendit en quatrième vitesse les escaliers, bousculant au passage les mangemorts se rendant auprès de son père, ils parurent indignés mais n'osèrent pas dire un mot.

Alors que la jeune femme arriva au bas de l'escalier, la voix du seigneur des Ténèbres se fit entendre dans son dos, elle tourna la tête vers lui la mine suppliante, si il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas c'était de faire attendre les gens. Après 10 minutes perdues à tenter de discuter avec son « père » pour qu'il lui épargne la réunion, elle finit par le suivre l'air renfrogné. Elle n'arrêta pas de jeter de rapides coup d'œil à sa montre, le temps filait vraiment à une allure affolante et la réunion traînait en longueur. Quand la jeune femme s'aperçut que l'heure de son dîner était passé de plus de vingt minutes, elle se leva sous le regard inquisiteur de Jedusor et le fixant droit dans les yeux transplana sans un mot. Elle avait bien vu dans ses yeux que lors de son retour, elle devrait subir les conséquences de son insolence, mais sur le moment elle n'en avait que faire, Nicolas l'attendait.

Elle arriva à quelques mètres du restaurant et relevant le bas de sa robe se mit à courir jusqu'à celui-ci, elle s'arrêta un peu avant et se regarda dans la vitrine du magasin adjacent à l'établissement. La brune remit les mèches de cheveux s'étant défaites de son chignon en place et respira un grand coup, elle finit de parcourir la distance la séparant de l'entrée et passa la porte du Treize Etoiles.

A l'entrée, un employé vint lui prendre son sac et son châle qu'il déposa dans le vestiaire, il revint ensuite lui demander si elle avait réservé. La ministre sourit en acquiesçant et lui donna le nom du directeur de Durmstrang. L'homme l'invita à le suivre et Alice pu bientôt apercevoir Nicolas qui se levait toujours aussi souriant pour l'accueillir. La jeune femme se sentit rougir de gêne en pensant à l'heure qu'il était. Elle finit par dire :

« Bonsoir monsieur Anouza, je suis vraiment désolée pour ce retard, il n'est pas dans mes habitudes d'être aussi peu ponctuelle... »

L'employé était déjà repartit laissant seul les deux sorciers. Les yeux d'Alice cherchèrent instinctivement ceux du sorcier et s'y plongèrent.

Comment pouvait il en vouloir à une telle femme ? Il ne faisait habituellement pas partie de ces hommes là. Ceux qui dévisage une femme et lui colle une étiquette dès lors qu'elle ose mettre en avant sa féminité. Pourtant son regard, discret, s'attarda sur la silhouette de la politicienne. Il était rare de voir, si ce n'est dans les télévisions moldus, des courbes si parfaites. Rapidement, avant de faire preuve d'impolitesse, il fixa la jeune femme avec un sourire, qui signifiait que son retard n'importait peu.

- Monsieur ? Nous reculons d'un grand pas. Dit-il doucement en gratifiant la sorcière d'une mimique polie. Je croyais que nous avions dépassés ce stade. Et bien... Dinons, Madame la Ministre.

Il avait trainé sur ces trois derniers mots comme pour rire de ces civilités, si ce n'est pour cacher sa frustration. Il préférait être le caractère dominant d'une relation et non celui qui est soumis si l'on puisse dire. Il restait avant tout un homme, un personnage fier sans aucune mesure.

Comme on lui avait enseigné dès son plus jeune age, il tira doucement la chaise de la demoiselle pour permettre à celle ci de s'assoir. Au risque de paraitre ridicule aux yeux d'autres sorciers, il restait fidèle à la galanterie. Dans tous les cas, au Treize Etoiles, c'est un comportement inverse qui aurait été montré du doigt.

- Je l'espère. J'aimerai à l'avenir, s'il y en a un, éviter de paraitre vieux célibataire. Dit-il avec humour tout en s'installant lui même à la table. Mais je comprend aisément que Madame la Ministre à plus important à faire avant de diner avec un sorcier ne cherchant ni à sauver la pays de la folie des moldus, ni à sauver les derniers strangulots de nos régions.

Il avait repris un ton sérieux pour annoncer cette dernière phrase. Il était bien sur conscient que jamais un sorcier, ni une sorcière, sain d'esprit ferait passer un rencart avant une responsabilité importante.

Il allait continuer à la taquiner de son retard quand un objet en argent attira son regard. Un fin pendentif, représentant deux serpents entremêlés, se lovait contre ses atouts. Arrêtant de fixer l'objet, au risque de passer pour un homme à l'esprit finit, il reporta son attention sur le menu.

- C'est un beau bijou que vous avez là. Un souvenir de votre maison ? Lança-t-il en montrant, d'un signe de tête, les reptiles d'argents.

Il se souvint que la brune avait fait allusion des serpentards lors de leur rencontre. Encore aujourd'hui, il ne comprenait pourquoi elle avait rejoint leur rang. Les sorciers de cette maison ne ressemblaient en rien à la jeune femme qui se trouvait en face de lui. Une excentricité britannique comme tant d'autres, surement.

La sorcière se sentie rougir quand Nicolas lui fit remarquer qu'elle le vouvoyait alors que lors de leur première rencontre ce ne fut pas le cas. Elle allait ouvrir la bouche pour lui répondre, mais le jeune directeur lui tirait déjà sa chaise pour qu'elle prenne place. Il n'avait nullement perdu ses bonnes manières qui ravissaient tant la ministre. Elle s'assit se laissant aider par le sorcier, un sourire illuminant toujours son visage et ses joues rosies.

Alors que Nicolas s'installait en face d'elle, il fit une remarque qui fit rire Alice, un vieux célibataire ? Elle avait vraiment du mal à le croire, comme si un homme comme lui pouvait rester seul bien longtemps... La brune posa son menton dans sa main et écouta la fin de la tirade de son vis à vis, ses yeux parcourraient discrètement les traits du jeune homme, s'arrêtant sur sa mâchoire bien dessinée et ses yeux qui la captivaient dès qu'elle les croisait. Alors qu'elle s'arrêta sur ses yeux, elle se rendit compte qu'ils étaient posés sur son pendentif, son sourire s'élargit un peu plus et elle se redressa lorsque le sorcier releva son regard et lui demanda des renseignement sur le dit bijou.

Elle regarda les gens à sa droite et à sa gauche avant de rapporter son attention sur Nicolas voyant que personne ne les observaient.

« Maintenant qu'ils ne nous fixent plus, reprenons notre vieille habitude Nicolas » elle lui adressa un nouveau sourire « Je me sens assez mal à l'aise en te vouvoyant, pour ce qui est du vieux célibataire, laisse moi en douter, tu ne peux pas finir de la sorte... Et cela pourrait te surprendre mais ce n'est pas une de ces choses auxquelles tu penses qui m'a retenu, non. Des divergences familiales dirons-nous... Mais ne parlons pas de ça, je ne veux pas parler de choses pouvant gâcher cette soirée, et je ne pense pas que toi non plus. »

Elle attrapa sa chaîne et fit tourner le pendentif entre ses doigts avant de reprendre :

« Oui et non... C'est le premier, et le seul cadeau que mon père m'a fait, c'était une sorte de récompense pour ma première mission mais aussi surement pour que je n'oublies pas d'où je viens. Dans tous les sens du terme... »

Alice se saisit ensuite du menu posé devant elle, et le parcourut lentement. Relevant le visage vers le sorcier, elle fit une moue dubitative.

« Même si cela fait un petit moment que je suis ici, je ne vois toujours pas à quoi correspond chacun de vos plats aux noms peu communs pour une anglaise... Je prendrais la même chose que toi, si ça ne te déranges pas bien entendu, je pense que tu feras de bon choix.. »

Elle reposa le menu et se tu quelques secondes. La brune humidifia ses lèvres tout en replaçant une mèche derrière son oreille.

« Parles-moi un peu de toi, nous avons longuement parlé de moi lors de notre première rencontre, dis-moi qui est ce monsieur Nicolas Anouza... »

Il ne pu s'empêcher de sourire en écoutant la jeune femme. Elle avait une telle présence. Il comprit, sans difficulté, pourquoi elle avait été élue pour diriger le pays. Du haut de ces vingts ans, elle donnait l'impression de maitriser toutes situations malgré les obstacles qui pouvaient s'interposer. Elle faisait partie, sans nul doute, de cette nouvelle génération. De ces femmes qui s'affirment et qui se montrent aussi compétentes que la gente masculine. Même s'il ne voulait pas se l'avouer, il était sous le charme.

C'est sans un mot qu'il finit d'écouter la brune, ses yeux recherchant sans cesse ceux de cette dernière.

- Si je t'ai invité, c'est pour passer une bonne soirée. Commença-t-il tout en se redressant. Il est rare que je n'obtienne pas ce que je veux... Alors crois moi, nous passerons une bonne soirée.

Lorsque celle ci avait entreprit d'expliquer l'origine de son pendentif, il comprit, sans trop de mal, que les relations qu'elle entretenait avec son père étaient difficiles. Ce cadeau, qui aurait été offert normalement par amour, n'était qu'une récompense comme elle l'avait si bien dit elle même.

- Une mission ? Je t'avoue que j'ai du mal à suivre... Dit-il un sourcil levé en signe d'incompréhension.

En voila des manières. Il reniait tout ses principes avec cette question. Ils ne se connaissaient que trop peu pour qu'elle veuille se confier à lui, du moins, avec franchise.

- Excuse moi. Ce n'est pas délicat de ma part. Se rattrapa-t-il un sourire qui se voulait suppliant. Bref... Il serait temps que nous commandions.

Liant le geste à la parole, il leva la main pour prévenir la serveur qu'ils avaient fait leur choix. Aussi rapide que l'éclair, celle ci revint en faisant l'éviter, avec attention, leur entrée.

- C'est une salade Chopska. L'informa-t-il. Un mélange de tomate, concombre, poivrons et fêta. C'est possible que se soit un peu épissé... Du moins, si je me souviens bien.

Sans se faire attendre, il porta un morceau de tomate à ses lèvres. Et en effet, c'était un peu relevé.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée de te parler de moi. Dit-il avec un sourire mesquin aux lèvres. J'aime garder un semblant de mystère. Pas que je cache quelque chose, détrompes toi. C'est juste qu'on me dit souvent que c'est "sexy"...

Il ne put, à la seconde où il finit sa phrase, s'empêcher de rire aux éclats. Quel abruti, il faisait. Retrouvant peu à peu son calme, de peur de passer pour un de ces élèves, il fixa son assiette tout en piquant un morceau de poivron à l'aide sa fourchette.

- Il n'y a pas grand chose à savoir. Murmura-t-il. On peut dire que pour le moment la vie me sourit. Je suis directeur d'une des plus grandes écoles de sorcellerie, j'ai un appartement et un chat.

Le regard toujours baissé, il continua sans même attendre une réaction de la politicienne.

- Bien sur... Mon histoire n'est pas un conte de fée. J'ai... J'ai perdu mes parents quand j'avais 15 ans... Des personnes remarquables mais aussi malheureusement des victimes de la barbarie des mangemorts. Dit-il avec en fixant de nouveau la jeune femme.

Ces yeux étaient embrumés. Encore aujourd'hui, c'était un sujet sensible. Quoiqu'il en soit, cette situation l'embarrassait et il s'activa de se reprendre, en commençant par sourire à la brune.

- Et puis, je suis en train de diner avec une magnifique sorcière, alors à quoi bon me plaindre ?

Alice eut un léger mouvement de recul et se mit sur la défensive quand Nicolas lui posa une question sur la mission lui ayant permis de recevoir ce cadeau. Elle se détendit cependant quand il se rendit compte de son indiscrétion. Il commanda ensuite leur entrée qui arriva aussi vite que l'éclair, une assiette colorées lévita jusque devant la jeune femme. Elle fixa son assiette tout en écoutant Nicolas lui dire de quoi elle était composée, puis voyant qu'il commençait à manger, elle planta a son tour sa fourchette dans un concombre qu'elle porta à sa bouche. Le légume était frais et son goût des plus agréable, ça n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait pu manger en Angleterre. Après quelques fourchettes, il reporta son attention sur Nicolas.

« C'est délicieux »

Elle allait repiquer dans son assiette lorsque le directeur se mit à parler. Le mystère le rendait sexy ? Comme s'il avait besoin de ça... Elle ne lui fit pas remarquer, cela aurait semblé déplacé, mais après tout, ce n'était que vérité, et il l'était encore plus lorsqu'il riait. Deux petites fossettes apparaissaient alors ainsi que des rides d'expressions aux niveau de ses yeux. Tout simplement à croquer.

Alice sourit en l'écoutant parler de sa vie, enfin un sorcier ne se plaignant pas et n'essayant pas de s'accaparer ses faveurs comme l'avaient si souvent fait les précédentes personnes avec lesquelles elle avait déjeuné ou dîné. Mais cette fois, elle sentait que ça allait être différent.

Son esprit divaguait vers des pensées bien loin de leur dîner, essayant de s'imaginer à quoi pouvait bien ressembler une journée dans la vie du sorcier en face d'elle, quel était son plat favori, quel était son premier geste le matin, que de choses futiles ayant à vrai dire, que peu d'importance...

Ses rêveries furent cependant arrêter par une confidence de Nicolas, la jeune femme blêmit en entendant parler des mangemorts. Elle vint poser sa main sur celle du directeur, un geste instinctif, qu'elle n'avait nullement commandé, un geste qui ne lui serait jamais arrivé auparavant. Elle murmura d'une voix quelque peu tremblante, non pas d'émotion comme on aurait pu le penser, non, c'était plutôt l'incarnation de son trouble intérieur :

« Je suis désolée.. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. »

Elle posa un doux regard sur les yeux humides du sorcier et pressa tendrement sa main. Il enchaîna, en tentant de se reprendre sur un compliment envers la jeune femme. Celle-ci se sentie de nouveau rougir, décidément, elle devenait de plus en plus bizarre ce soir, d'abord son empressement pour cette soirée, le temps qu'elle avait passé pour se préparer, ses rougeurs et sourires à répétition, son trouble pour des meurtres dont elle avait surement eut vent précédemment mais ne l'ayant aucunement touché au moment où ils eurent lieu.

La brune garda ses yeux figés dans ceux de Nicolas.

« Décidément, je vais finir par croire que je suis parfaite avec tes nombreux compliments en seulement deux rencontres... Mais je dois avouer que les recevoir d'une personne ne semblant en aucun cas hypocrite est bien agréable... »

Un sourire en coin naquit sur le visage d'Alice qui tentait de cacher la bataille se livrant à l'intérieur d'elle même. Après une telle révélation, ses questions se réveillaient de nouveau en elle, avait-elle choisit la bonne voie en suivant Tom ? D'un côté, elle n'avait pas vraiment eut le choix, que serait-elle devenue sans lui ? Confiée à un orphelinat où elle aurait fini comme servante au meilleur des cas. Non, il ne lui avait pas apporté que du malheur il fallait le dire, mais pas d'amour non plus. Enfant et adolescente, la ministre ne c'était pas vraiment rendue compte des atrocités que Jedusor lui faisait commettre, elle agissait aveuglement, mais maintenant que la jeune femme avait grandit et murit, elle se demandait de plus en plus ce qu'elle devait à présent faire. Certes, elle osait s'opposer au Seigneur des Ténèbres, cette soirée l'avait elle même démontré, mais elle était parfaitement consciente que son statut de fille adoptive ne la sauverait pas, elle devrait subir les conséquences de son acte. Le mot souffrir reprendrait son entière signification à son retour...

Un frisson d'horreur la parcouru. La brune examina son entrée puis releva la tête vers Nicolas.

« Dis-moi, Nicolas... Je me demandais si... Enfin je veux dire, non rien, oublies... C'est sans importance. »

Alice devint cramoisie et rebaissa la tête, mais laissa sa main sur celle du directeur.

La soirée prenait un tournant qu'il n'attendait pas. Il n'avait pas l'habitude de se confier, comme ceci, à une quasi inconnue. La situation était des donc très inhabituelle. Et le tout monta d'un cran quand elle posa sa main sur la sienne, en signe de soutient et d'excuse. Vraiment, il s'attendait pas à ca.

Le sorcier garda longtemps ses yeux plongés dans ceux de la brune. Que pouvait-elle voir derrière le regard acier du jeune homme. Les yeux sont le miroir de l'âme, c'est bien connu.

Il sourit à la remarque de la politicienne et s'activa à lui répondre un sourire aux lèvres.

- Parfaite ? Non, détrompe toi. C'est juste que je te connais pas assez. Lança-t-il sur une pointe d'humour. Nous sommes humain après tout. Le défaut fait partie de nous.

Tout en disant cela, il se surprit à imaginer la vie de la ministre. Autant, il avait une idée de son travail, autant il ne connaissait rien de sa vie personnelle. Elle en avait certes parlé durant leur dernière rencontre, mais elle avait laissé planer un certain mystère en restant imprécise sur les faits. Que savait-il réellement d'elle ? Peu de chose. Elle était célibataire, anglaise et brune. La relation qu'elle entretenait avec son père semblait difficile et maintenant en y repensant, elle n'avait jamais parlé d'une mère.

Il revint à la réalité quand il surprit Alice prise d'un frisson. Il ne faisait pourtant pas froid. Qu'est ce qui pouvait engendrer une telle réaction chez la sorcière ? Sans lui laisser le temps d'y réfléchir plus, elle attisa sa curiosité en quelques mots.

- Mon défaut, c'est surement la curiosité. Dit-il en terminant son entrée. Et on peut dire que c'est de la torture ce que tu viens de faire... Donc... Qu'est ce que tu te demandais ?

Instinctivement, il sera la main de la brune pour lui donner la force, le courage, ou quoique se soit d'autre de lui répondre. C'était peut être sans importance mais elle en avait déjà trop dit. Il voulait savoir et même si le plat principal apparut comme par magie à la place des entrées, il resta le regard fixé sur les lèvres de la jeune femme, à attendre une réponse.

Hj : Désolé, c'est un peu court mais tu me laisses sur ma faim avec ta phrase là! Promis, le prochain sera plus long! :)

Le contacte de la main chaude du sorcier était loin, très loin d'être désagréable. Pendant quelques instants elle eut envie d'effleurer la peau de Nicolas du bout de son pouce, mais la phrase qu'il prononça la tira de cette envie. Une fois de plus, elle aurait du se taire, ou tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler comme lui disait son père avant son « accident malencontreux »... Maintenant la ministre allait devoir trouver quelque chose à lui répondre et vite... A ce moment là, le plat principal apparu devant-elle. Sans trop réfléchir, elle retira doucement sa main de celle du directeur et joua avec sa fourchette et les aliments se trouvant dans son assiette. Relevant la tête vers son vis à vis, elle demanda d'un ton masquant plus ou moins le fait que ce n'était pas cette question ci qu'elle avait en tête précédemment :

« Pourquoi m'avoir donner un nouveau rendez-vous ? »

Quelle question idiote, elle aurait surement pu trouver mieux... La sorcière se maudit intérieurement de perdre tous ses moyens en face du jeune homme, comme si elle avait besoin de ça ! Non mais franchement pourquoi se soucier d'un détail pareille ? Pour quoi allait-elle encore passer... Si elle l'avait pu elle se serait donner des baffes.

Alice inspira et expira lentement pour reprendre confiance en elle, puis d'une manière plus assurée planta sa fourchette dans le plat en face d'elle et recommença à manger en silence. Cependant au fond d'elle même, elle souhaitait d'un côté savoir pourquoi il l'avait convié dans un endroit si sophistiqué, en espérant que ça ne soit pas dû à son rang actuel, mais d'un autre, elle avait peur de le savoir. Les relations humaines n'avaient jamais vraiment été sa tasse de thé, ou plutôt elles avaient étaient le plus souvent... d'une nature différente dirons-nous.

La sorcière attrapa le verre de vin en face d'elle et en bu une petite gorgée, un vin français sans aucun doute, rien ne pouvait les égaler, leur saveur et leur robe étaient sans égales... Le regard insistant du directeur de Durmstrang la faisait rougir et elle tentait par tous les moyens de se défaire de cette idée.

Doucement, la jeune femme enleva sa main de celle du sorcier, au plus grand regret de ce dernier. Ca ne voulait rien dire, mais il appréciait ce contact. Sachant qu'il attendait une réponse et se doutant surement qu'il n'était pas du genre à ne pas insister, elle prit quelques secondes pour lui répondre.

" Pourquoi m'avoir donner un nouveau rendez-vous ? " Se répétât-il en pensée. "Je ne vois pas en quoi elle aurait hésité à me demander ca."

En effet, jusqu'à là, il avait catalogué la ministre comme une personne ayant du cran et ce n'est pas ce genre de question qui lui aurait fait perdre ses moyens. Soit il l'avait mal cerné, soit c'est une autre question que celle qu'elle aurait voulu lui poser.

Tout en se redressant sur sa chaise, il posa sa fourchette et fit un sourire à la sorcière.

- N'aurais-je pas dû ? Demanda-t-il les yeux plissés, toujours un incontrôlable sourire aux lèvres. Si tu veux vraiment savoir... Il n'y a aucune raison particulière si ce n'est te revoir et passer un bonne soirée. Hum... Et puis diner avec la ministre, ca peut vous ouvrir des portes.

Bien sur sa dernière explication n'était qu'un semblant d'humour, ce qu'il fit comprendre par un léger rire. Au contraire, il avait tendance à oublier qu'il était avec la femme la plus puissante du pays. Pour lui, elle n'était qu'Alice Phantomhive, une sorcière de vingt ans qu'il eu la chance de rencontrer sur la Place Cliodna à Vélingrad.

- Et toi ? Pourquoi avoir accepté ? Lanca-t-il à la suite de sa propre réponse.

En effet, elle aurait pu décliner son offre, surtout qu'en tant que politicienne son emploi du temps devait être surchargé et peut être avait elle dû annuler un ou deux rendez-vous pour être avec lui ce soir, ce qui, si c'était le cas, était flatteur.

Tout en attendant la réponse de la jeune femme, il se surprit à jouer, à l'aide de sa fourchette, avec ses légumes tout en pensant au passé. A des événements qui auraient pu changer sa vie...

Que se serait-il passé si son premier amour n'avait pas disparu de jour au lendemain ? Que se serait-il passé si Italike n'était pas partit pour revenir que trop rarement au pays ? Ils seraient surement mariés, comme c'était prévu. ils auraient surement une belle maison et peut être même un enfant ou un hibou. Mais non. Ce n'étaient pas leur destin, ni à l'un ni à l'autre. Son ancienne fiancé n'était plus ce qu'elle était ou bien était ce lui qui avait changé, qui sait...

Quoiqu'il en soit, il n'est jamais bon de remuer le passé. Avec des si, nous pourrions refaire un monde. Et puis maintenant, seul le présent et surtout l'avenir comptaient aux yeux du jeune directeur.

Et en parlant de présent, Alice n'avait toujours pas répondu à sa question.

Alice sursauta légèrement, presque imperceptible lorsque Nicolas reprit la parole, ses yeux fixés sur les lèvres de son vis à vis. Elle attrapa l'élastique presque invisible retenant son chignon et les lâcha, d'un petit mouvement elle les remis en place. La jeune femme prit le temps de manger une bouchée de son menu avant de replanter son regard dans celui de Nicolas qui semblait pourtant à des milliers de miles de leur dîner, elle le coupa donc de sa rêverie.

« Tu n'imagines certainement pas toutes les portes que je peux ouvrir comme tu le dis si bien... Je t'avoue que j'ai du faire un choix, soit je participais à une réunion forte ennuyeuse mais faisais plaisir à mon père, soit j'allais dîner avec un homme charmant. Qu'aurais-tu fait à ma place ? »

Elle laissa échapper un léger rire, ne lui laissant pas le temps d'enchaîner elle poursuivit.

« Il n'était pas franchement ravi, je dois l'avouer, mais quelque chose me dit que je n'aurais pas à regretter ce choix quelques en soient les conséquences à venir. Du moins, j'espère que tu ne me le feras pas regretter... »

Sa tête se pencha légèrement sur le côté, un sourire illumina son visage, mais un petit sourire timide, non pas un de ces sourires provocateur qu'aurait pu aborder n'importe quelle autre fille face à un homme comme Nicolas Anouza. En effet, Alice allait avoir droit à une bonne correction en rentrant, mais ça elle ne voulait pas y penser, pour le moment elle était au Treize Etoiles, attablée avec le directeur de Durmstrang. D'ailleurs ce soir, ils oublieraient leurs postes respectifs pour devenir des gens normaux ou presque, sans bien sur oublier leurs bonnes manières, nous sommes au Treize Etoiles tout de même pas dans n'importe quel bistrot sacrebleu !

La jeune femme se mit à entortiller une de ses mèches ondulée autour de son doigts et émit un nouveau petit rire discret en imaginant la tête du jeune homme s'il apprenait que la sorcière avait tout bonnement envoyé balader le plus grand mage noir de tous les temps pour aller le rejoindre. En serait-il flatté ? Surement. Qui ne le serait pas ? Surpris ? Oui aussi, qui aurait cru qu'une jeune femme comme Alice puisse être la fille du seigneur des Ténèbres ? Mais ne dit-on pas qu'il faut toujours se méfier des épines même de celles des plus belles roses ?

Un nouveau silence c'était installé, il en devenait même un peu gênant. La brune espérait ne pas être allé trop loin dans ses propos et surtout que le sorcier ne l'ait pas mal pris. Elle n'avait pas voulu lui paraître déplacé et savait que parfois, ça façon de dire les choses n'était pas très appréciée autant dans le monde des sorciers que dans celui des moldus... Pour briser ce silence pesant, elle attrapa la bouteille de vin et resservit Nicolas avant de se resservir à son tour. La jeune femme reposa la bouteille et plaça une de ses mèches derrière son oreille droite.

Le dernier geste de la jeune femme en disait long sur sa personne. Cela laissait entrevoir une femme de caractère, une femme capable de gérer toutes situations et cela se reflétait aussi dans ses propos. Elle était maitre de ses émotions. Aucun mot, aucune phrase n'était le résultat d'une quelconque impulsion. Tout était comme calculé, comme ci sa vie était en jeu. Du moins, c'est ce que le jeune homme traduisait. Après, il faut dire qu'il n'est pas un exemple d'empathie à son plus grand damne. En effet, la nature humaine était un grand mystère pour le directeur. Il avait toujours montré, depuis son plus jeune age, des signes d'incompréhension face aux comportements des sorciers comme des moldus. Ils étaient tellement désorganisés, incohérents et résignés. Sa vision de la vie était quelque peu fataliste. Pour lui, la destinée est le résultat de cette résignation. L'Homme est capable de tant de chose et il a su le prouver par des travaux titanesques, il est donc impensable pour le professeur de s'avouer vaincu au premier obstacle.

- Hum... Tu me mets dans une situation assez délicate à vrai dire. Lança-t-il en fixant la ministre. Je vais tenter de ne pas te faire regretter ce choix alors...

Tout en disant cela, il termina son assiette. A peine sa fourchette fut posée sur la table que le tout disparu pour laisser place à un Bavarois bulgare. On ne peut pas dire que le service au Treize Étoiles soit lent... Tout en laissant en attente son dessert, il porta son verre aux lèvres. Un vin français sans aucun doute.

- Pourquoi ris tu ? Demanda-t-il à la brune curieux de savoir ce qui avait engendrer ce rire discret.

Voila bien longtemps qu'il n'avait pas autant apprécié un diner. Il avait certes participé à de nombreux rendez-vous mondains ces dernières années mais aucun égalait la compagnie de la jeune Phantomhive. Et puis ce sourire... Non, il ne voulait pas lui faire regretter son choix.

De peur qu'elle lise dans son regard son admiration vis à vis de sa personne, il détourna le regard pour se rabattre sur le bavarois. A vrai dire, la soirée était déjà bien entamé. De nombreux sorciers venus pour un diner en famille ou un rendez vous professionnel étaient partis et ils n'entendaient déjà plus de bruit de la cuisine. Le tête à tête ne pouvait pas durer éternellement après tout. Toute les bonnes choses ont une fin...

- Je ne voudrais pas te presser... Mais ca fait quatre fois que Mademoiselle Nesrovh regarde dans notre direction... Murmura-t-il avec un sourire. Je ne voudrais pas que nous nous attirions ses foudres, ministre ou pas.

Il venait lui même de finir son dessert et c'est avec attention qu'il regardait la jeune femme faire de même... Il espérait que la fin de ce repas ne rimerait pas avec fin de soirée.

Alice ne répondit pas à la question de Nicolas et se contenta de lui sourire de nouveau avant de laisser tomber son regard sur le succulent dessert qui venait d'apparaître devant elle. Elle planta sa fourchette à dessert dedans et en porta un morceau à sa bouche. Tout simplement délicieux...
Pendant que les deux jeunes gens dégustaient leur bavarois, un silence c'était installé, ce n'était pas un silence gênant, non loin de là. D'ailleurs celui-ci permettait à la jeune ministre de détailler un peu plus le directeur qui tellement aspiré dans sa tâche qu'il ne s'en rendait même pas compte.
Sans le quitter des yeux, elle finit son verre de vin et aperçut des tables anciennement occupées, vides. La brune ne s'était pas rendu compte que le restaurant avait été peu à peu déserté, elle leva les yeux vers une magnifique horloge qui devait avoir plus de 100 ans et se rendit compte que la soirée avait filée à une allure folle. Un couple de sorciers se leva faisant quelque peu crisser les pieds de leurs chaises sur le sol immaculé.
Un souvenir revint à la mémoire d'Alice, les pensées de Nicolas, et cette envie irrépressible qu'elle avait eut lors de leur première rencontre, quelques temps plutôt... Pénétrer son esprit, savoir ce qu'il pensait. Pendant plusieurs année, le Lord lui avait enseigné comme s'immiscer dans l'esprit d'autrui, et l'avait également perfectionner dans ce « viol » de l'intimité de la pensée des gens. Si bien, qu'à présent, elle pouvait se faufiler tel un serpent dans votre tête sans que vous ne ressentiez guère plus qu'un léger picotement dans votre crâne.
La jeune femme cherchait des informations sur ce dîner et ce que le jeune homme en pensait, elle ne voulait pas découvrir autre chose. Pour une fois, elle souhaitait une relation normale avec une autre personne. Elle voulait que ce soit Nicolas qui lui apprenne des choses sur lui même, elle se concentra seulement sur la soirée et ne fut pas déçue de ce qu'elle pu en retirer comme informations sur le ressenti du sorcier.
Alice sortit de l'esprit du directeur sur une phrase, lui annonçant que sa soirée était encore loin d'être terminée. Lorsqu'elle sortie de l'esprit de son vis à vis, il reprit la parole lui indiquant que la gérante de l'établissement leur jetait des regards frénétiques et insistants. Elle acquiesça en silence et finit la dernière bouchée de son bavarois.
La jeune femme s'essuya les lèvres puis replia sa serviette qu'elle posa à côté de son assiette, le tout disparu dans un « plop » discret. Le sorcier s'occupant du vestiaire les attendait déjà près de l'entrée, leurs affaires à la main. Sans même laisser à Nicolas le temps de se lever et de lui tirer sa chaise comme il avait sûrement l'intention de le faire, elle se leva et le regarda en souriant.

« Et bien allons-y Nicolas... Je crois que tu me prépares encore bien des surprises... »

La jeune femme tourna les talons et se dirigea vers la sortie où elle récupéra son châle et son petit sac tout en attendant que le jeune homme fasse de même. Le portier leur ouvrit la porte afin qu'ils puissent tout deux sortir dans la nuit où des milliers d'étoiles éclairaient leur chemin.

Tout en regardant la jeune femme se lever, il régla l'addition auprès du serveur qui le remercia et les invita à rejoindre son collègue aux vestiaires. Ce dernier lui tendit sa veste et leur souhaita une bonne fin de soirée.

- Tu sembles bien sur de toi... Lança-t-il avec un sourire mesquin. Rassures toi, je resterais correct. Du moins, j'essayerai...

A l'encadrement de la porte, il prit le temps de rajuster sa cravate puis sa veste avant de suivre la brune qui avançait dans la nuit étoilée. Pendant quelques minutes, ils avancèrent au hasard dans les rues pavées de Velingrad accompagnés seulement par le silence du quartier. Il est vrai que la situation pouvait être quelque peu intimidante. C'était la ministre de la magie tout de même! Mais comme il se l'était promit lors de cette soirée, il ne considérerait pas son ordre.

Il était maintenant arrivé près de la fontaine de la place Cliodna. Lieu de leur première rencontre. Loin l'idée de repenser à celle ci, il se tourna vers Alice avec un sourire et une main tendu vers cette dernière.

- Tu me fais confiance ? Susurra-t-il, son regard plongé dans celui de la sorcière, comme pour la rassurer.

Sans attendre une quelconque réponse, il attrapa la main de la ministre et transplana dans un bruit étouffé. Étrangement, il cru voir un homme courir dans leur direction avant que le décors ne disparaissent autour d'eux. Quelques secondes plus tard, il sentit de nouveau le contact de la terre avec ses pieds. Tout en s'assurant que la jeune femme était bien avec lui, il l'entraina en haut d'une colline.

Il avait longuement réfléchit à la suite de la soirée durant leur diner et il s'était mit d'accord, avec lui même, pour emmener la politicienne dans un lieu qu'il affectionnait particulièrement.

Arrivé à destination, il sentit un frisson le parcourir en admirant la vue que la hauteur du lieu lui offrait. En effet, de la colline, une vue exceptionnelle de Velingrad s'étalait devant eux. Les lumières de celle ci semblaient comme en concurrence avec les étoiles en nombre cette nuit.

Décrochant du spectacle nocturne, il fit apparaitre quelques bougies ainsi qu'un drap à même le sol et invita la sorcière à s'y assoir avec lui. Depuis qu'ils avaient transplané, il n'avait pas osez regarder la brune de peur de sa réaction.

- J'espère ne pas en faire trop... Dit-il nerveusement. J'ai pensé que nous serions mieux ici pour discuter... Ai-je eu tord ? A toi de me le dire...

Cette fois ci, il ne cherchait pas le regard d'Alice mais tentait plutôt de l'éviter en fixant tanto la ville illuminée tanto la foret derrière eux. Ca ne lui ressemblait pas, mais il fallait avouer qu'il s'était peut être prit trop au sérieux.

Détachant son regard d'un arbre, d'où il avait cru voir une ombre s'y glisser avant de se persuader que c'était surement un animal nocturne, il se força à soutenir le regard de la ministre, une légère mou songeuse aux lèvres...

- Ne reste pas de marbre... Tu vas me faire culpabiliser. Lança-t-il avec un léger sourire en attendant la réponse de celle ci.
.

Alice eut un sourire en voyant Nicolas réajuster sa cravate, comme si il essayait de se rassurer qu'il était présentable. Il était charmant, il n'avait pas à en douter...

S'enfonçant peu à peu dans la nuit elle ne pensait à rien de précis, ils atteignirent alors le lieu où ils s'étaient rencontrés pour la première fois, du bout des doigts, elle effleura l'eau de la fontaine. A ce moment là, Nicolas lui pris la main tout en lui susurrant des paroles dont elle ne lia pas les mots entre eux.

Quelques secondes plus tard, ses talons foulèrent de nouveau le sol, le jeune directeur l'entraînant à sa suite dans une endroit que la jeune femme ne connaissait absolument pas. Elle ouvrit de grand yeux plein d'admiration, jamais elle n'avait cru qu'il aurait pu exister un tel endroit à Velingrad.

Sa petite main gelée au creux de celle de Nicolas, ils montèrent jusque sur une colline laissant naître sous leurs yeux la beauté des lumières de la ville surmonté par un ciel étoilé. Ce contact était loin de lui déplaire, elle aurait pu rester ainsi des heures, sa main dans la sienne, sa chaleur et son odeur l'entourant peu à peu et l'enivrant.

Le visage de la jeune femme se referma à tous sentiments lorsque le directeur lui lâcha la main pour faire apparaître des bougies et un drap sur lequel il vint s'assoir. Il lui fit un signe l'invitant à le rejoindre, le coeur battant dans ses tympans, elle s'assit à ses côtés, la bouche entre ouverte, les yeux rivés sur la ville et la respiration discrète mais perceptible.

Un silence c'était installé mais il fut bientôt brisé par Nicolas. Elle tourna alors la tête vers lui avec un petit sourire en coin et remarqua à quel point le jeune homme était mal à l'aise, fuyant son regard d'une façon peu discrète. La ministre eut alors envie de poser sa main sur la sienne et de lui dire de se détendre, qu'elle n'allait pas le manger, mais pendant qu'elle y réfléchissait et allé ouvrir la bouche pour lui répondre, il reprit la parole et cette fois plongea son regard dans le sien.

« Ne restes pas de marbre... Tu vas me faire culpabiliser... »

Alice se mordit légèrement la lèvre inférieure tout en fixant le jeune homme en face d'elle, une furieuse envie d'être tendre la submergea. Elle se rapprocha de Nicolas et posa doucement sa main sur sa joue. Du bout de son pouce elle la caressa et passa ensuite sur ses lèvres en murmurant :

« Non, c'est parfait, ne t'inquiètes pas... »

Elle sentit ses joues se colorer de rouge et baissa les yeux en vitesse avant de les relever et de retirer sa main. La jeune femme la posa sur le drap à côté de celle du sorcier, ses yeux plongés dans les siens elle reprit d'un air gêné :

« Je crois que c'est moi qui viens d'en faire un peu trop, enfin d'être allé un peu vite peut être... Mais... J'en avais envie. »

Alice guettait à présent la façon dont Nicolas allait prendre la chose, n'osant pas s'infiltrer dans son esprit ayant peur de ce qu'elle pouvait y trouver. Peur d'être déçu et que ses pulsions meurtrières reprennent le dessus. Non, elle ne voulait pas lui faire du mal, elle voulait que tout se passe bien. Elle le voulait simplement lui. La brune se remit à rougir de plus belle à cette pensée qui venait clairement de se dessiner dans son esprit. Une pensée qu'elle ne pensait ne jamais avoir pour quiconque...

Nicolas Anouza avait un pouvoir d'imagination que l'on aurait pu qualifier de hors norme. En effet, en quelques secondes, il s'était inventé un nombre impressionnant de réaction que la jeune femme aurait pu avoir vis à vis de la tournure de la soirée. Pourtant, à sa surprise, celle ci s'est voulu entreprenante au plus grand plaisir du professeur. Sa main dessinait avec douceur et conviction, ses traits s'attardant notamment sur ses lèvres. Cette sensation, voila bien longtemps qu'il ne l'avait pas ressentit et la redécouvrir à nouveau était plus qu'appréciable.

Après avoir répondu à sa question, il sentit le contact avec la politicienne se relâcher. Relevant les yeux, il aperçu ses joues empourprées et son air gêné. Elle avait surement agit sous l'action d'une pulsion et c'était signe qu'elle ne restait pas indifférente à son charme.

"Au moins, on est deux." Pensa-t-il en souriant ce qui fit apparaitre quelques rides d'expression au coin de ses yeux.

A l'inverse de ce qu'il aurait pu penser, la brune affirma encore son geste par la parole. Il appréciait cette franchise qu'elle semblait faire preuve. Cela avait l'effet de le rassurer et d'une certaine façon de lui faire croire que tout était possible. Peut être un peu de trop...

- Tu m'excuseras...

Sans s'annoncer plus, il s'avança vers la sorcière, glissa avec douceur sa main derrière son cou et approcha son visage près du sien pour l'embrasser. Au début hésitants, les baisers se firent plus passionnés. De son passé, il savait que ce genre d'action était dangereuse, jouant ainsi à la règle du tout ou rien. Et le fait, que la jeune femme ne réagisse pas de suite ne voulait pas dire qu'elle acceptait ce baiser, au contraire.

Cette situation lui rappela Marine, une de ses camarades Licorne lors de sa dernière année d'étude à Durmstrang. A l'époque, il était sur qu'une histoire était possible entre eux et il avait agit plus ou moins de la même façon lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls après le bal de fin d'année. Mais alors que le baiser l'avait rassurer dans son idée, la jeune fille le gifla d'une telle intensité qu'il garda un bleu sur la joue durant plusieurs jours.

Il aurait cru que cette expérience l'aurait convaincu à ne plus agir de la sorte et bien à voir comme il en advenait avec la ministre, ce n'était pas le cas. D'un coté, il était vraiment attiré par la brune et il était homme avant sorcier.

Doucement, il s'écarta en attendant la réaction de la ministre. Il avait peut être été trop loin cette fois ci. Le diner ou la colline avec vue sur la ville pouvaient encore passer mais ce baiser volé... C'était risqué. Trop risqué. Le jeune homme jeta un dernier regard vers la foret, où il avait cru entendre un bruit, avant de fixer Alice droit dans les yeux.

Alice fixait toujours Nicolas la respiration coupée. Lorsque malgré la noirceur de la nuit, elle put apercevoir les rides caractéristiques de son sourire au coin de ses yeux, elle retrouva son souffle, soulagée. Un bruit de pas sur les feuilles mortes dans la forêt attira son attention, quelqu'un les regardait. La ministre le sentait, alors qu'elle allait tourner la tête en direction de la forêt, le sorcier passa sa main derrière sa nuque et l'embrassa. Ne sachant comment réagir la jeune femme resta pétrifiée, c'était une chose entièrement nouvelle pour elle.

En 20 ans, jamais personne ne l'avait embrassé. Ce n'était pas faute d'avoir essayé bien entendu, mais généralement les garçons ayant ce genre d'idées finissaient pendu par les pieds avant d'avoir pu tenter quoique ce soit ou encore atterrissaient quelques mètres plus loin transformés en animaux plutôt déplaisants...

Mais au fond, Alice sentait qu'il ne se passerait pas la même chose avec Nicolas, non. Pour preuve, elle n'avait eut aucun de ses réflexes passés. Elle se laissait simplement emporter par les baisers du jeune homme, allant même jusqu'à oublier la présence de l'intrus dans la forêt voisine...

Dans un cas normal, une femme digne de ce nom aurait du repousser le sorcier. Embrasser quelqu'un dès leur seconde rencontre, quel culot. Là était peut être justement ce qui plaisait à la ministre. Peu de monde, avec des pensées honnêtes avait eut le toupet d'agir ainsi avec elle. Non en fait il n'y avait jamais eut personne avant Nicolas. L'amour, ça n'avait pas de définition précise pour elle encore. C'était un sentiment complexe dont elle n'avait pas découvert les biens faits et les malheurs...

Son coeur s'emballait et cognait dans ses tempes comme si il souhaitait s'en échapper. La brune reprit ses esprits et elle répondit bientôt au baiser de Nicolas, mais déjà il libérait ses lèvres.

Elle porta ses doigts à ses lèvres qu'elle caressa distraitement de son index. Ses yeux se relevèrent vers ceux du directeur qui la fixait d'un air à la fois inquiet et interrogateur. Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent en un large sourire découvrant ses dents blanches. Elle effaça une trace de son rouge à lèvre au dessus des lèvres de son vis à vis.

« Tu as du culot Nicolas... Peu de gens censés auraient tenté une telle chose avec moi... »

Elle laissa planer un silence pesant avant d'ajouter.

« … Mais j'aime ça. »

Cette fois, ce fut-elle qui approcha son visage du sien et vint lui voler un baiser furtif avant de coller son front au sien en silence tout en le fixant et murmura :

« Embrasses-moi, encore une fois... »

Avant que le directeur de Durmstrang ait pu esquisser le moindre geste, un nouveau bruit dans la forêt se fit entendre. Alice tourna vivement la tête dans sa direction, maintenant, elle pouvait clairement distinguer la présence de l'esprit d'un des mangemorts de son père, et pas n'importe lequel...

Il y en avait eu des surprises durant cette soirée, mais celle ci était surement la plus inattendue et la plus plaisante aux yeux du jeune homme. En réalité, le fait qu'elle réponde à ses baisers était bon signe, mais comme il le savait si bien, une femme sait toujours surprendre son entourage et ce dans bien nombre des cas. Cette situation n'échappant pas à la règle, il fut surprit d'apprendre de la bouche de sa vis à vis, après qu'elle est dénoncée son culot, qu'elle avait aimé ca, à son plus grand plaisir.

A ce moment là de la nuit et dans leurs postures, les mots étaient remplacés en grande partie par les gestes, c'est pourquoi, furtivement, la politicienne s'empressa de voler un baiser au directeur puis de lui murmurer d'en faire de même, ce qu'il se serait hâté de faire si l'intéressée n'avait pas tourné la tête en direction de la forêt sans s'annoncer.

Vu le comportement de la ministre, le sentiment d'être observé à son arrivé ne pouvait que s'affirmer. Tout en s'écartant d'Alice, il fut surprit de voir voleter jusqu'à cette dernière un oiseau de papier qu'elle s'empressa d'intercepter et de fourrer dans son sac.

Il savait, notamment à cause de ses nombreuses réunions au ministère, que celui ci utilisait des avions en papier pour communiquer et que, dans le cas où le destinataire n'était pas à son lieu de travail et si il y avait urgence, les pliages volaient jusqu'à trouver l'intéressé. Considérant qu'il était avec la ministre, il considéra qu'il s'agissait d'une missive importante malgré sa forme exceptionnelle.

Sa crainte d'être observé s'estompant, il s'activa à répondre à la demande que la sorcière sut lui faire avant l'arrivé de l'origami. Faisant comprendre qu'il n'en était rien, par ses baisers au niveau du cou de la jeune femme, il remonta jusqu'aux lèvres de celle ci où il s'attarda un moment avant de relâcher un peu son étreinte.

- C'est surement important... Susurra-t-il entre ses lèvres succédant paroles et baisers. Ton travail doit passer avant tout... Je ne disparaitrai pas... J'ai encore envie de te faire rêver...

Après quelques secondes, où les paroles n'étaient plus de mise, il s'écarta doucement de la jeune femme pour l'observer comme si elle n'était que le fruit de son imagination.

- Mademoiselle la Ministre... Dit-il un sourire mesquin aux lèvres. Je ne pense pas qu'embrasser le directeur de l'institut fasse partie de vos obligations face à votre pays. Je me trompe ?
.

Alice fondait littéralement sous les preuves de tendresses de Nicolas, elle avait l'impression de rêver. Mais si c'était un rêve, elle n'aurait jamais voulu se réveiller... La jeune femme sentait pourtant le tissu de la veste de costume du sorcier sous ses doigts se crispant et finir par venir se loger dans son cou et ses cheveux.

Alors qu'elle échangeait de nouveaux baisers avec le directeur, celui-ci se détacha d'elle et lui rappela la note qui lui était parvenu quelques minutes plutôt. Et lui rappela ses devoirs envers la Bulgarie. Si il savait de qui parvenait cette note. Un employé du ministère certes, mais pas à propos d'un des sujets auxquels il devait penser.

La jeune femme répondit à son sourire par un léger haussement d'épaule :

« Je ne pense pas que ce soit réellement une chose importante étant donné que ça ne provient pas du ministère... Et je me dois également de te contre dire, je me dois d'entretenir des bonnes relations avec ce directeur en question... Même si à l'instant présent, je ne vois pas ça comme une obligation, mais comme une envie que je vais me faire une joie d'assouvir... »

Finalement, elle sortit sa main des cheveux de son vis à vis en rattrapa son sac. La brune récupéra le petit oiseau blanc froissé et ramena ses jambes un peu plus contre elle. Un frisson lui parcouru l'échine alors qu'elle dépliait le petit morceau de papier.

Son coeur battait de nouveau dans ses tympans, mais pas pour les mêmes raisons que précédemment, la ministre sentait au plus profond d'elle même que les nouvelles n'étaient pas bonnes. C'était vraiment la chose dont elle ne voulait pas entendre parler, son père. Elle l'avait quitté ce soir et espéré que sa soirée aurait pu se dérouler normalement sans qu'il vienne lui coller Petrov à sa suite.

Non sans appréhension elle alluma le bout de sa baguette pour lire le message. Lorsqu'elle finit de le parcourir, ses traits se figèrent dans une expression de peur. Ses lèvres se mirent à trembler. Alors qu'elle murmurait un sort, l'origami à présent défait fut consumé par des petites flammes bleues.

Alice porta ses doigts à ses tempes qu'elle massa doucement et essaya de rentrer dans l'esprit de son père mais en fut éjecter dès le départ de sa tentative, lui arrachant un gémissement.

Qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête ? IL savait très bien que c'était du suicide. Alors qu'il n'était qu'un môme Potter l'avait déjà réduit à l'état de presque rien. Qu'espérait-il à présent... Peut-être voulait-il demander à la jeune femme de l'accompagner lors de la réunion qu'elle avait abandonné. Le doute s'empara d'elle, avait-elle bien fait de partir et de rejoindre Anouza ? Probablement, qui sait ce qui pouvait se passer en Angleterre, mais son père avait sûrement besoin d'elle. La brune devait elle tout laisser en plan et transplaner dans leur ancien repère ?

Elle leva ses yeux remplis d'incertitude vers Nicolas et vint se nicher au coeur de ses bras, le visage enfoui dans son cou.

Non, elle n'irait pas. Elle ne pouvait pas tout lâcher, advienne que pourra. La jeune femme avait désormais un pays à tenir et des mangemorts plus fous les uns que les autres à diriger jusqu'à ce que Tom revienne. Ou non...

Partagée entre deux sentiments, elle ne savait pas trop sur quel pied danser... D'un côté ses obligations « familiales » et de l'autre l'envie de vivre une vie comme n'importe quelle femme de son âge et de sa fonction bien évidemment.

La brune en oubliait ses bonnes manières et son stoïcisme habituelle, laissait libre court à ses sentiments. Avalant difficilement sa salive elle demanda à Nicolas :

« S'il te plaît, trouvons un autre endroit... Petrov est là, je n'ai pas envie de le voir... »

Alice releva vers lui des yeux humides guettant sa réaction et se promettant qu'Anton ne perdait rien pour attendre... Il lui avait gâché sa soirée et il allait s'en mordre les doigts...

Nicolas écouta la jeune femme expliquer que le message ne venait pas du ministère, ce qui lui semblait du coup logique étant donné que les origamis ne fessaient pas partie des habitudes de ce dernier. De qui pouvait il donc venir ? Un hiboux aurait été plus approprié... Ah moins qu'il y est bien un sorcier dans le bois qui les épiant. A cette pensée le jeune homme sentit ses joues rougir.

A la lecture du message, la sorcière sembla comme prise de panique et le fait qu'elle vienne se lover dans ses bras, confirma cette impression. Qu'avait elle pu lire dans ce message qui la mette dans cet état ? Était ce en rapport avec le fait qu'elle est esquivée des obligations familiales pour passer la soirée avec lui ? Ou était ce un tout autre problème qui lui était complètement inconnu ? Dans tous les cas, la brune ne semblait pas vouloir lui avouer.

Pendant quelques minutes, ils restèrent là, sans un mot, la tête du directeur posée contre celle de la ministre. Ils auraient pu rester ainsi pendant un long moment, mais c'est sans compter sur la présence dans la foret qu'Alice dévoila au professeur.

- Petrov ? Dit il dubitatif. Anton Petrov ?

Sa phrase sonnait comme une question mais il savait que son vis à vis parlait bien de cet homme. Anton Petrov était un de ses anciens camarades à Durmstrang certes, mais aussi de lignée. pourtant ce n'est pas pour autant qu'ils est entretenus de bons rapports, au contraire. Il se souvenait de lui, un jeune homme bien sous tout rapport. Un peu trop même. Tout ce qu'il souhaitait, il l'obtenait et ce, au dépend de tout. Non, vraiment, il ne l'appréciait pas, tout autant que lui d'ailleurs. Quoiqu'il en soit, le savoir là, tout prêt d'eux à les épier, mit le sorcier dans une fureur noire.

- Excuse moi... Dit il en s'écartant doucement de la brune. Je ne vais pas te cacher que la présence de Petrov me contrarie... Mais dans tous les cas, j'ai un rendez-vous important demain et je n'avais pas prévu que la soirée s'éternise autant.


Il ne voulait pas partir fâché, mais le jeune homme faisait partie de ces personnes qui n'arrivent pas à cacher leurs sentiments à son plus grand damne. Maintenant debout, il s'appliqua à défroisser sa veste, l'air songeur, sans oser fixer la jeune femme.

- Je suis vraiment désolé de t'abandonner, mais toi comme moi devrions reprendre nos rôles. Lança-t-il en prenant la politicienne contre lui. Au revoir, Mademoiselle la Ministre.

Sur ces derniers mots, il l'embrassa avec passion, puis en souriant une dernière fois transplana.

Alice le regarda se lever en silence, la présence du mangemort semblait le déranger tout autant qu'elle. La jeune femme garda les yeux vers le sol et releva les yeux lorsqu'elle l'entendit dire qu'il ne pensait pas que la soirée serait aussi longue. Son coeur rata un battement. Le jeune homme se contredisait. Quelques minutes avant il venait de lui dire qu'il voulait continuer à la faire rêver et là, maintenant, Nicolas la plantait tout simplement.

Son visage se ferma complétement, la mâchoire serrée elle se leva à son tour et récupéra son châle qu'elle mis sur ses épaules. Les bougies et le drap disparurent d'un coup. Ses doigts crispaient sur son petit sac noir, elle hésitait à regarder Nicolas. Elle finit par le regarder et là il lui dit la phrase qui lui fit l'effet d'une claque.

Reprendre leur place ? Non elle ne le voulait pas, reprendre leur place signifiait ne plus se voir pendant tellement longtemps... Même le fait qu'il la prenne contre lui ne changea rien à ce qui se passait dans sa tête. Elle aurait voulu le supplier qu'il l'amène avec lui dans son château remplit de rires de jeunes adolescents plutôt qu'elle finisse seule dans son froid et immense château...

Alors qu'elle pensait qu'il allait se contenter de partir, le directeur l'embrassa comme il l'avait fait précédemment avec la même fougue et la même passion. Les yeux de la brune se brouillèrent, elle aperçu entre ses larmes un vague sourire sur le visage de son vis à vis avant qu'il ne disparaisse.

Ses larmes n'étaient pas des larmes de tristesse, non, mais des larmes de colère. Une colère noire qui s'insufflait en elle. Se tournant vers les bois d'où elle sentait encore la présence de l'esprit de Petrov, la brune sortit sa baguette de son sac. Elle le renvoya ainsi que son châle au château Demitrov, et d'un pas rapide s'avança dans la forêt, une flamme menaçante dans les yeux.

A peine avait-elle mis un pieds sous les feuillages qu'un craquement de branche lui indique la lieu où se trouvait Anton. Un éclair argenté sorti de sa baguette et brûla la joue de l'homme. Alice s'avança jusqu'à lui et le gifla, sa baguette toujours pointée sur sa poitrine. Sans la moindre trace de compassion elle prononça d'une voix froide :

« Endoloris »

Le directeur du département des accidents et catastrophes magiques tomba au sol avant d'avoir pu dire quoique ce soit et se tordit de douleur en gémissant aux pieds de la jeune femme dont le visage resta impassible.

Elle leva sa baguette vers le ciel et fit apparaître la marque des Ténèbres dans le ciel, un présage sinistre à l'image des évènements à venir. Ses yeux retombèrent sur l'homme gisant devant elle. Le sort fut rompu, sans le moindre mot, elle tourna les talons et ressortit de la forêt.

La ministre soupira en laissant traîner une dernier fois son regard sur les lumière de Velingrad et transplana dans le jardin du château Demitrov avec une énième pensée pour le directeur de Durmstrang...