Le soleil en plein tête, la main en visière, une jeune femme regardait au loin. Son impatience se ressentait, l’agacement aussi. On lui avait demandé d’accueillir un personnage important qui venait à Durmstrang pour une visite officielle. Qui ?quoi ?comment ? Ohna n’en avait aucune idée mais si sa majesté voulait bien arriver un peu plus vite, elle lui en serait reconnaissante. Avec un peu de chance, elle rencontrerait la ministre.

*Ministre ou pas, s’il pouvait arriver, j’en ai marre de griller.*

Elle regarda la peau de son bras droit qui avait prit une jolie couleur caramel. Elle qui était si fière de sa blancheur naturelle. Maudite soit cette célébrité !Déjà une bonne heure qu’elle était sur le perron du château à attendre pour rien. La prochaine fois, directeur absent ou non, elle ne jouerai pas à ce petit jeu stupide. Si au moins quelqu’un était venu lui tenir compagnie… et si seulement elle n’avait pas oublié sa baguette en se préparant en urgence.

*dépêche. .. j’en ai maaaarre*

Ohna s’assit sur les marches et posa sa tête sur ses mains. Elle s’ennuyait, comme un rat mort. Quelques élèves qui avaient terminé les cours s’amusaient aux bords du lac. Ils avaient de la chance, ils pouvaient profiter de leur journée, comme ils le souhaitaient, sans se préoccupé de leur professeur de Défense contre les Forces du Mal assise sous le porche de l’immense château.
Pour s’occuper, la jeune femme chantonna, pianota sur le sol, tenta diverses choses. Le temps n’avança pas pour autant. Son agacement commença à se faire plus que visible : ses cheveux prirent une teinte rousse flamboyante.

*oups*

Elle sourit, en regardant une mèche de cheveux .Un jour sans doute, elle comprendrait comment maitriser toutes ses émotions, surtout les plus fortes, ce qui lui éviterait de devenir une sorte de punk à chevelure rose fuchia lors d’un diner chez le ministre. L’image le fit rire toute seule et lui donna une idée. Petit à petit , la jeune femme s’amusa à transformer son nez, ses yeux, sa bouche, ses cheveux, en variant la taille, la forme ,les couleurs. Elle s’amusait comme une enfant, ridicule. Au moins, cela lui faisait passer le temps.

Quelques jours plutôt, Anton avait reçu une note de la part de la ministre, lui rappelant qu'il devait prendre rendez-vous avec le directeur de l'institut de Durmstrang afin de vérifier les installations de défense mais également de voir comment les élèves étaient préparés en ces temps troubles contre n'importe quelle possibilité d'attaque. Connaissant la situation de la ministre et la sienne, cette perspective l'avait fait rire intérieurement d'autant plus lorsqu'il lu les dires de la gazette sur la mort de Lord Voldemort et de la personne reprenant les rennes de son oeuvre.

Ce matin là, le bulgare se leva tôt et se prépara pour aller au rendez-vous convenu avec monsieur Anouza. Il pris sa sacoche en vieux cuir et sortit. Marchant d'un pas pressé, il se rendit au ministère pour se munir des derniers papiers à faire signer au directeur et une fois le tout récupéré, il transplana.

Le directeur du département des accidents et catastrophes magiques du cependant se contenter d'arriver à 2km de l'institut car une des première mesure prise par le directeur était celle d'empêcher le transplanage dans l'enceinte de l'école. Encore une mesure prise au vieux Dumbledore...

Après un long soupir, Anton reprit son chemin. Il serait en retard, il ne fallait pas se leurrer, mais après tout ce ne serait pas sa faute. Interdire de transplaner, quelle idée stupide.

Quand les grilles de l'établissement apparurent au jeune homme il avait un peu plus d'une heure de retard. Il s'immobilisa, trouvant étrange que personne ne soit là pour l'accueillir. Ces gens là n'avaient vraiment aucune éducation. Ce n'était pas ainsi quand il était élève ici. Anouza avait l'air d'avoir oublié ces anciennes années.

Finalement il poussa une des grilles et se glissa dans le parc de Durmstrang. Ci et là, des élèves riaient et chahutaient. Inconscients. Ils ne semblaient pas se douter de ce qui se tramait, ou alors ils s'en moquaient et préféraient vivre dans un monde à part. Jamais il ne pourrait les comprendre. Toujours à grands pas, il se dirigea vers le hall d'entrée de l'institut et monta les marches quatre à quatre, si bien qu'il faillit rentrer dans une jeune femme assise sur les marches qui « jouait » à transformer des parties de son visage. Métamorphage ? Sans aucun doute.

Le directeur s'arrêta juste à temps et fit un signe de tête en guise de bonjour à la femme se trouvant assise en face de lui.

« Bonjour mademoiselle, excusez-moi de vous déranger, mais puis-je vous demander si Nicolas Anouza à reprit l'ancien bureau de directeur ou bien si il était trop petit pour satisfaire son ego ? »

Le jeune homme ne cachait en rien son aversion pour le nouveau directeur, jamais leur relation n'avait changé depuis le temps de leurs études. Jamais les deux hommes n'avaient réussit à se supporter, alors maintenant qu'il essayait de se rapprocher d'Alice, cela n'arrangeait pas les choses. Il avait les yeux fixaient sur la jeune femme, qui semblait brune d'origine et attendit sa réponse.

Vert, jaune, bleu , à pois rouge…Ohna en avait vu de toute les couleurs et s’était elle-même donné la nausée. Elle ferma les yeux afin de chasser le malaise qui la gagnait quand une voix d’homme l’interpella. Un œil, puis l’autre, elle le regarda planter devant elle. Grand, brun, un léger accent bulgare( comme presque tout le monde ici)mais inconnu au bataillon. La jeune femme se pencha légèrement en arrière afin de regarder l’homme dans les yeux.

-Euh.. oui oui, c’est le directeur. Je suppose que vous savez ou est le bureau. Je vous laisse y aller seul, je dois malheureusement attendre un plouc pas ponctuel pour un gallion !

D’un geste de là main un peu maladroit, elle lui montra la porte derrière elle. Pas de temps à perdre avec le petit peuple, bien que ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Elle se voyait déjà se lever et aider l’inconnu à rejoindre le bureau du directeur, mais Nicolas ne lui pardonnerait pas facilement d’avoir oublié le VIP.
Ohna poussa un soupire silencieux en se demandant encore combien de temps devrait-elle patienter là, alors qu’une vingtaine de parchemins entassés sur son bureau attendait depuis bien une semaine d’être corriger. Une excuse bidon, qu’elle aurait du utiliser pour refuser ce service au directeur.

-J’y pense ! Le directeur n’est pas là pendant les deux prochains jours !

Comment avait-elle pu oublier ce tout petit détail si insignifiant ? Il lui avait demandé ce service expressément parce qu’il partait en catastrophe dieu-sait-où. Sans plus d’explication, il était partie en la remerciant .Sur le coup, Ohna avait pensé faire une bonne action. Maintenant, elle regrettait de ne pas avoir demandé plus d’informations sur ce personnage à accueillir.

-Je peux peut être prendre un message ?Ou envoyez lui un hibou, un mot sur la porte..bref ce que vous voulez.

Ohna s’étira les bras en arrière, un œil sur l’inconnu qui l’avait sauvé de sa léthargie.

Anton écouta la jeune femme lui raconter ses malheurs à cause du « plouc » et laissa échapper un léger rire mais l'écouta jusqu'à la fin. Il n'afficha aucune expression de surprise lorsque la brune lui appris que Nicolas n'était pas là pour les deux jours à venir, il n'avait apparemment pas perdu ses mauvaises habitudes...

Un petit sourire naquit sur son visage quand elle lui demanda ensuite si elle pouvait prendre un message. Le directeur du département s'accroupit pour se retrouver à la hauteur de son interlocutrice :

« Moui en effet, vous pourriez. Mais je ne pense pas qu'il soit heureux si une aussi jolie jeune femme comme vous s'avance dans son bureau pour lui annoncer que vous avez traité de « plouc pas à l'heure pour un gallion » le directeur du département des catastrophes et accidents magiques. Quoique, il doit toujours autant me porter dans son coeur que lors de nos années d'études ici... Mais je pense que la plus attristée serait mademoiselle la ministre lorsqu'elle apprendra que mônsieur Anouza n'a pas pris la peine de venir accueillir son émissaire... Mais je ne vous en veux pas, je dois dire que je ne dois pas avoir l'air de ce que je suis... »

Sur ces mots le jeune homme se redressa avec un petit sourire satisfait et tira nerveusement sur sa manche dans un excès de tic et ses yeux se firent fuyant, regardant de droite à gauche.

« Cet endroit me semble avoir bien changé depuis que je l'ai quitté il y a de ça plusieurs années maintenant. Je dois venir vérifier les nouvelles dispositions de protection de l'Institut et comment les nouvelles recrues de Durmstrang sont préparés à lutter contre ce qui plane encore au-dessus de nos têtes. Même si Voldemort a disparu, il ne faut pas se leurrer, c'est loin, très loin d'être terminé... »

Le brun se retourna vers la jeune femme toujours assise sur les marches devant l'entrée de Durmstrang il lui tendit une main pour la relever.

« Me feriez-vous le plaisir d'être ma guide à travers ce château et me faire découvrir chacun de ses recoins et de ses secrets sans en omettre aucun ? »

Un petit sourire timide s'était de nouveau peint sur le minois du Bulgare pure souche. Il se voulait rassurant envers l'anglaise en espérant qu'elle lui montre tout ce qu'il avait à voir dans ce château et pourquoi pas même un peu plus. Dans un certain sens, elle lui rappelait Alice, peut être à cause de l'accent, ou le simple fait qu'elle était elle même brune, qui sait...